repères, Il y a des valeurs........

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Questions urgentes du gouvernement/Inondations, conflits fonciers et flambée des prix

Questions urgentes du gouvernement
Inondations, conflits fonciers et flambée des prix


Il y a juste une année, l’Exécutif burkinabè, le Président du Faso en tête contraint par la montée de crise sociale promettait d’apporter des solutions à ce que les Burkinabè (les syndicats en tête) appelaient « viim ya kaanga » ou la vie chère. Qu’en est-il de cette vie chère ? En cette rentrée de classe gouvernementale dont le contexte n’est pas différent de celui de l’année dernière, la flambée des prix des produits de première nécessité fait rage. Cette situation ira de mal en pis avec la famine à l’horizon. Plusieurs localités du Burkina sont sous les eaux et certains villages n’existent plus sur la carte.

Prévenir la famine

La famine de l’année 2005 due au déficit pluviométrique, est la plus récente qu’a connue le Burkina. En effet, la flambée des prix des denrées alimentaires et les détournements de vivres sont restés gravés dans les esprits des Burkinabè. Cette année, la famine viendra des inondations. Tout le monde sait que les années d’inondations sont comme les années de sécheresse : des années de famines. Pour le moment, le gouvernement et autres acteurs sociaux tentent d’apporter un soutien aux populations sinistrées. mais les aides sont données pour combien de temps ? Nous nous permettons cette interrogation parce qu’après les premières aides, les populations se plaignent toujours. Cette aide devrait couvrir toute une année. Non seulement, elles ont perdu leurs réserves alimentaires, mais aussi elles ne récolteront presque rien cette année. Par conséquent, le gouvernement devrait en être conscient. Même si nous constatons que le ministre d’Etat chargé de l’agriculture, Salif Diallo a dit le 5 août dernier que la situation des surfaces emblavées touchées n’est pas alarmante pour causer de grosses pertes de récoltes. Tant mieux si cette fois-ci il a minimisé les conséquences. Le mieux est que la famine ne sévisse pas pour contredire ces propos non rassurants. L’approvisionnement des populations sinistrées en vivres devrait être régulier. Il ne faudra pas que les autorités se tournent les pouces après la première œuvre médiatisée. Si tel est le cas, il y aura la famine quelle que soit l’évaluation des causes probables. Le médecin après la mort ou le pompier ne convaincra pas l’opinion parce qu’il aurait eu tout le temps. Les malheurs semblent avoir été au rendez-vous cette saison hivernale. Le conflit foncier de Gogo a tenu en haleine le Burkina pendant deux mois. Si à travers une cérémonie médiatisée, les populations sont revenues à de meilleurs sentiments, nous nous en félicitons. Néanmoins, les conflits fonciers sont devenus récurrents et inquiétants. Par conséquent, les autorités devraient prendre la mesure de leur responsabilité dans le règlement de la question foncière qui est la source de ces conflits. En effet, la délimitation des zones pastorales et de pâturage est-elle faite dans les localités à haut risque ?

L’Etat prédateur et ses opérateurs véreux

Chaque hausse des prix des hydrocarbures est très médiatisée parce que les conséquences s’étendent à plusieurs activités. En dehors de ce produit pétrolier, aucun produit n’est jusque-là épargné : ciment, huile, lait, riz, savons, pâtes alimentaires, etc. Récemment c’est le « pain du peuple » qui est frappé par la logique mercantiliste. La miche de pain a subi une augmentation de 5 FCFA. Elle est apparemment dérisoire mais c’est le produit le plus consommé des Burkinabè. C’est de l’argent pour les boulangers. Cette augmentation est due à la hausse du prix du blé se défendent-ils. Toujours la même rengaine pour augmenter les prix. Cependant, personne n’est jamais sorti dire aux Burkinabè que le prix des produits va baisser parce que les prix sur le marché mondial ont connu une baisse. De la qualité du pain parlons-en. Les boulangers nous ont fait manger du n’importe quoi des années durant. Des informations nous font savoir que le pain n’est pas fabriqué seulement avec de la farine de blé. Les boulangers utiliseraient d’autres farines telle que la farine de maïs. L’augmentation ne signifie pas forcément la qualité. Au constat, la miche de pain a perdu non seulement de son poids, mais aussi de sa saveur. Il y a du pain qui a maintenant un goût de biscuit. Le domaine du pain reste le monopole des Libanais. Nul n’a besoin de dire qu’ils sont venus chercher l’argent. Le contexte actuel est une aubaine pour nous faire avaler tout ce qui peut ressembler à du pain. Pourvu qu’il soit rentable. Pourtant, le gouvernement dit avoir pour devoirs de protéger les consommateurs. Faux ! Le prix du pain a augmenté sans qu’une autorité ne se prononce sur la question. En rappel, en janvier 1994, après la dévaluation, le gouvernement de Youssouf Ouédraogo avait joué un grand rôle pour que les prix des produits de première nécessité ne coissent pas de façon exagérée. c’est pourquoi le prix de la miche avait été fixée à 120 FCFA. Dans le silence, les commerçants augmentent les prix des produits à la première rumeur. Le gouvernement est-il à mesure aujourd’hui de nous dire quel le niveau du taux d’inflation ? Passivité, démission ou complicité ? Le gouvernement ne semble pas avoir le choix parce que lui non plus ne manque pas des occasions à travers certaines sociétés de plumer les consommateurs. Les hydrocarbures en sont la preuve. Ce n’est pas tout. Quand nous prenons nos factures d’eau, de téléphone et d’électricité, les taxes et redevances sont souvent supérieures à la consommation. Peut-on comprendre qu’on paie à l’Etat le mérite d’avoir donné ces services même si on ne les utilise pas ? Alors que le consommateur s’était déjà sacrifié pour l’installation du service. Comme si on encourageait la consommation. Paradoxalement, les sociétés qui ont en charge ces questions sensibilisent les populations sur une gestion rationnelle de ces ressources dites rares. Au total, le consommateur est abandonné à lui-même, il ploie sous le poids de la cherté de la vie causée ou encouragée par l’Etat et ses opérateurs économiques. Pourtant, les revenus des populations sont tellement maigres que celles qui en bénéficient ne s’en sortent pas. La lutte contre la pauvreté ? Le progrès continu ? La société d’espérance ? En réalité, ces mots se résument à quoi ? Ouaga 2000, le projet ZACA, le palais de Kossyam, les échangeurs ? Un jour nous les avalerons et nos problèmes seront résolus. En vingt ans de pouvoir, le triomphe du bonheur et de la gloire pour le peuple se fera avec la main sous le menton. De l’autre côté, ils peuvent en être fiers parce qu’ils sont devenus riches en s’appropriant tout. Tout !

Nabi Youssfou



20/11/2007
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