repères, Il y a des valeurs........

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Fermeture des chambres de passe/La réalité a-t-elle rattrapé Simon Compaoré ?

Fermeture des chambres de passe

La réalité a-t-elle rattrapé Simon Compaoré ?

 

Depuis que le maire de Ouagadougou, Simon Compaoré est « maire », il a toujours été sur la scène médiatique. S’il ne crée pas lui-même ses événements, il se trouve mêlé à des événements. C’est cela peut-être l’homme politique. C’est aussi parce qu’il ne se fait pas conter les choses, il est toujours acteur. En 2008, il a d’abord contesté le rapport de la Cour des Comptes 2005. Après le 13 décembre 2008, il était sous les feux de l’actualité avec sa plainte contre le Collectif contre l’impunité. En 2009, il avait pris deux engagements : la fermeture des chambres de passe et la réouverture du marché Rood-Woko. Le marché est ouvert depuis le 16 avril mais pose problème et donne toujours des insomnies au maire Simon Compaoré.

 

 

La gestion du marché fait l’objet de conflits entre l’autorité municipale et les commerçants. Points de divergence : les barrières de la rue piétonne, le désir des commerçants d’occuper les abords du marché. Le marché Rood-Woko est toujours une question d’actualité. La question à la Une, pour reprendre la rubrique d’une émission hebdomadaire d’un confrère de la Radio Municipale. Le marché Rood-Woko restera le plus gros dossier de la gestion du maire Simon Compaoré. Et l’emportera peut-être en 2011 ? Il nous disait : «  je suis pressé que la fin de mon mandat arrive » quand nous l’avons interviewé en fin février 2009. On n’y est pas encore. Il nous doit encore des comptes jusqu’en 2011.

La fermeture des chambres de passe était l’autre engagement du maire. Son premier objectif était de fermer les parcelles destinées à des habitations qui ont été détournées pour servir de chambres de passe.

A l’expiration de l’échéance, les autorités municipales ont procédé à la fermeture de certaines chambres de passe. D’autres n’ont jamais été fermées ou ont été rouvertes. Cela suscite bien des incompréhensions. Les propriétaires des chambres de passe ont-ils déclassé leurs parcelles pour en faire leur usage actuel? Cela suppose qu’ils sont passés de chambres de passe aux auberges qui sont légales. Pourtant, nous ne constatons aucune trace d’une plaque du ministère en charge du tourisme indiquant leur évolution en auberge. En son temps, au regard de la délicatesse de la question, nous avons fait part au maire de nos appréhensions : « A l’échéance donnée, le Maire de Ouagadougou pourra-t-il tenir son engagement ? La polémique ne va-t-elle pas renaître ? Les avis sont partagés sur la fermeture des chambres de passe. Bon nombre de gens pensent qu’il s’agit là de fermer les lieux de jouissance des moins nantis. Pendant ce temps, les auberges et les hôtels resteront les lieux où les nantis iront faire leur besogne. Après un an de polémique, nous sommes certain que les autorités municipales ne pourront pas fermer toutes les chambres de passe parce qu’elles ne savent pas où elles se trouvent. Chaque jour, les chambres de passe s’ouvrent dans nos quartiers avec plus de discrétion. Tout cela nous fait dire que la fermeture ou la reconversion des chambres de passe restera un serpent de mer. Le Maire de Ouagadougou s’est donné une tâche herculéenne. Nous attendons de voir comment il va s’y prendre à la fin de l’échéance. Nous craignons fort que ce problème finisse comme l’engagement que le Maire avait pris en 1996 de retirer les parcelles qui ne sont pas mises en valeur. Face aux enjeux et à la réalité, il était contraint de se rebiffer. Ce n’est pas aussi la première fois que le maire tente l’aventure de lutter contre la prostitution. En 1996, il avait tenté. Mais le plus vieux métier du monde résiste au temps et aux décisions politiques. Surtout que ces dernières années, la prostitution a pris de l’ampleur. Il suffit de voir les montures des pratiquantes pour se rendre à l’évidence que ce métier est rentable. Très rentable ».

La prostitution est rentable. Il suffit de faire une virée nocturne au centre ville pour constater le nombre de filles qui stationnent sur les chaussées à la recherche d’éventuels clients. On peut se demander si les chambres de passe ont véritablement fermé. Toutes ces filles vont-elles avec leurs clients dans les lieux légaux?

Le second volet de la lutte du maire Simon Compaoré était la lutte contre la  prostitution par racolage. Qu’en est-il de cette lutte  quand on constate que les auberges fleurissent à une vitesse exponentielle dans nos quartiers ? Les premiers clients sont ceux qui viennent pour quelques heures de plaisir. Et pourtant, le maire nous avait promis de lancer une croisade contre les hôtels et les auberges qui en ont fait leurs sources de revenus. Parler de cette lutte, n’est pas pour en rajouter aux problèmes du maire Simon Compaoré. C’est juste un rappel. Celui d’un engagement pris par le maire devant les citoyens de sa ville.

N.Y



03/12/2009
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