repères, Il y a des valeurs........

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Santé du Chef de l’Etat/Une information officielle pour tous !

Santé du Chef de l’Etat

 

Une information officielle pour tous !

 

Le Président du Faso s’est rendu dans la seconde quinzaine du mois de janvier en France pour une opération de la cataracte. Cette information a été publiée par les confrères les plus instruits dans le milieu de la Présidence du Faso. Ces confrères ont le mérite d’avoir toujours le scoop. Il s’agit là de la santé du Président Blaise Compaoré, ce n’est pas une question de primeur de l’information. C’est une question d’intérêt national. Elle est préoccupante pour tous les Burkinabè. Ne serait-ce que pour cette raison, l’information sur son état de santé ne devrait pas être l’apanage des médias instruits dans le milieu. Elle pourrait être officialisée pour un devoir d’informer.

 

Sur le continent africain, nos chefs d’Etat ont la culture du secret. Tout ce qui relève de leur vie est un sujet tabou. La démocratie n’a pas pu changer leur habitude dans le bon sens. Vaut mieux aller chercher les informations sur nos présidents en Occident que de les chercher en Afrique. Quand ils sont évacués en Europe pour des problèmes de santé, ce sont les médias occidentaux qui nous informent qu’ils sont à Val de Grâce, à la Selpétrière etc. 

 

Mettre fin aux rumeurs et aux doutes

En début 2008, la santé du Président du Faso avait fait la Une de nos journaux. En effet, c’est L’Evénement qui s’était interrogé dans l’une de ses parutions: « Blaise : Est-il malade ? ». Notre confrère avait expliqué que le Président devrait malade et souffrirait d’autre chose qu’une cataracte. Au même moment, L’Observateur Paalga avait informé ses lecteurs que le Président du Faso était bel et bien parti en France pour des maux d’yeux.

La question de la santé du Président faisait rage dans la presse. A cette polémique s’est ajoutée la question de sa succession.

Le Président du Conseil Supérieur de la Communication de l’époque, Luc Adolphe Tiao s’était senti obligé d’intervenir dans le débat. Il avait fustigé tous les organes qui avaient abordé la question et avait qualifié de rumeurs et d’allégations les informations sur la santé du Président. C’était une sommation pour que nous n’en parlions plus.

En réponse nous avons dit que même si le Président du Faso s’était rendu en France pour des soins d’yeux, il fallait qu’on en parle. Il ne fallait surtout pas entendre qu’il perde ses yeux avant de le faire.

En cette année 2009, le Président du Faso a encore des soucis de santé. Il est rentré de France après une opération de sa cataracte a repris la presse quotidienne. Il s’en est bien sorti parce qu’il a présidé le Conseil des ministres du 4 février dernier. Nous lui souhaitons bonne convalescence.

Pour ce voyage médical, il n’y a pas eu grand bruit. Le Président Compaoré avait annoncé au cours d’une interview en décembre 2008 qu’il allait en France pour ses yeux. Il est parti et il est revenu. Il n’y a pas eu d’informations officielles. Nous avons appris que le voyage avait un caractère privé. Est-ce que le caractère privé est une justification pour les Burkinabè ne soient pas informés officiellement du voyage ? L’éternel secret qui entoure la santé du Chef de l’Etat justifie-t-il la non officialisation de l’information ? Pour éviter toutes ces questions, nous souhaitons recevoir du Président du Faso une information officielle en bonne et due forme sur ses voyages pour raison de santé.

 

Pour des raisons démocratiques et sociales

Nous pensons qu’autant les Burkinabè sont informés des voyages officiels du Président, autant ils doivent l’être des voyages privés. Surtout pour un problème de santé, les Burkinabè doivent savoir que leur président est absent du pays. Ils se rendent compte que les choses ne fonctionnent pas normalement. Quand il n’est pas là, le Conseil des ministres ne se tient pas.

Heureusement que certains médias ont pu relayer la nouvelle, si ce n’était pas fait, chacun supputera à sa manière pour justifier l’absence de conseil de ministres. Une telle situation n’est pas avantageuse pour le Président lui-même. Parce qu’il y a rétention de l’information de la part des premières autorités. Pour quelles raisons ses autorités gardent-elles par devers elles ce type d’informations ?

Il peut avoir de la frustration quand c’est sur les ondes des radios étrangères que les Burkinabè apprennent ce genre d’informations.

Nous pensons que le caractère privé du voyage ne suffit pas pour garder l’information. Ce voyage privé engage-t-il l’argent du contribuable ou pas ?

Les Burkinabè ont la chance que leur Président n’a que la cataracte. Si c’était une autre maladie qui nécessitait un long séjour en Europe, devraient-ils rester sans informations sur l’état de santé de leur président ?

Le Burkina reste un pays où les croyances sont toujours fortes. Nous restons convaincus que les Burkinabè n’hésiteront pas à prier pour leur président quand ils apprendront qu’il est malade. Cette fois c’est une cataracte, on n’a pas besoin de leurs prières. Il ne faudra pas attendre que ce soit une maladie plus grave pour trouver que leurs prières sont indispensables.

Nous pensons qu’il y a de bonnes raisons qui militent en faveur d’une information officielle sur les voyages pour raison de santé du Président. Cette information est une marque de considération à l’endroit des Burkinabè qui l’ont élus. Elle permet de sortir du tabou la question sur la santé du Président. Si les autorités n’en voient pas la nécessité, elles peuvent continuer à retenir ce type d’informations. Nous ne voulons pas des situations comme en Guinée, au Togo, à Madagascar etc. où leurs Présidents malades ont passé leur temps à ne pas reconnaître qu’ils l’étaient. Par peur que leurs concitoyens parlent de leur incapacité à exercer la fonction de Président. Mais les gens se rendent compte que les choses n’avancent pas parce que le Président est malade. Ils espèrent sa démission mais lui, veut mourir président. Un beau matin, c’est la mort. La débandade ou le chaos.

Au Burkina, nous exigeons des informations officielles. Pour ne pas être surpris. Pour prier pour le Président.

                                                                       Nabi Youssfou

 



09/02/2009
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