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Crises sectorielles/Le front syndical doit donner de la voix

Crises sectorielles

 

Le front syndical doit donner de la voix

 

Grève à l’Université, sit-in à TOTAL-Burkina, sit-in et grève à la BICIA-B. Le Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS) annonce un débrayage pour les 21 et 22 avril 2009.  Autant de mouvements sociaux qui font la Une de nos journaux. On pourrait dire que le front syndical se réveille. Toutes ces crises sectorielles ont un point commun des revendications pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs.

 

La semaine dernière, nous faisons cas de la crise à la BICIA-B. Ce n’est pas le seul mouvement en cours. Dans les universités publiques, une grogne des enseignant perturbe depuis un certain temps la tenue des cours. A TOTAL Burkina, on est aujourd’hui au stade où les délégués du personnel sont menacés de licenciement.

Dans toutes ces crises un problème commun se retrouve : le blocage du dialogue entre les parties.

 

Les Universités bloquées

Les négociations entre le gouvernement et le Syndicat national autonome des enseignants du supérieur (SYNADEC) sont au point mort. Le 7 avril dernier, le SYNADEC organise une assemblée générale au cours de laquelle les militants se sont prononcés sur la justesse de la grève du 8 avril. Ils ont aussi estimé que leur message ne semblait être suffisamment compris. Pour eux, la grève est le seul moyen d’expression qui permette de se faire entendre et comprendre. Ainsi donc le SYNADEC est reparti en grève pour une durée indéterminée.

Le 9 avril dernier, c’est le ministre Paré qui a organisé une conférence de presse pour déballer à l’opinion ce qui semble être les dernières propositions du gouvernement à la résolution de la plate-forme du gouvernement. La sommation des indemnités académique et d’encadrement donne 112 500 FCFA aux professeurs titulaires, 102500 FCFA aux maîtres de conférences, 72500 FCFA aux maîtres- assistants et 32500 FCFA pour les assistants. Le Ministre Paré a pris le soin de préciser que le SYNADEC réclame 200000 FCFA comme indemnité de logement et veut tout et tout de suite. Cette conférence avait pour objectif de prendre l’opinion à témoin.

Le SYNADEC organisait à son tour une conférence de presse le 14 avril dernier pour fustiger l’attitude du gouvernement : « Nous tenons à rappeler à l’opinion que c’est la première fois que dans des négociations en cours, sans qu’aucun accord n’ait encore été signé, et pendant que des propositions nouvelles et positives sont faites en vue d’accélérer les échanges et de parvenir le plus rapidement possible à un accord, le gouvernement décide de prendre le contre-pied de ses propres principes, de rompre les négociations et de prendre l’opinion nationale et internationale à témoin de la mauvaise foi du partenaire social ».Le gouvernement a décidé  de mener une bataille de l’opinion avec le SYNADEC. Une option qui a souvent consisté à faire de la désinformation et à monter à monter l’opinion contre les grévistes.

 

En réalité ce que l’opinion devrait savoir, c’est  quand est-ce que les deux protagonistes trouveront une solution pour que les cours reprennent ? Est-ce que l’année universitaire 2008-2009 ne sera pas compromise ? Pour le SYNADEC : « le gouvernement doit donner un message fort pour montrer toute l’importance qu’il accorde aux universités et à leurs enseignants. Dans le cas contraire, s’il estime comme le fait remarquer Derek Bock que l’éducation coûte cher, alors qu’il ferme les écoles et essaie l’ignorance ».

Au total, le SYNADEC a fait savoir que la levée de leur mot d’ordre dépendra des bonnes propositions du gouvernement.

 

La crise à TOTAL-Burkina

Les travailleurs de cette multinationale ont observé un sit-in de 5 heures le 27 mars dernier. Ils voulaient exiger de leur direction générale l’examen sérieux de leur plate-forme en deux points : Adoption d’une grille salariale, mise en place d’un accord d’entreprise.

Sur ces deux points, les délégués du personnel n’ont constaté qu’une augmentation dérisoire de salaires en février 2009. Le reclassement du personnel et les propositions de rémunérations faites par un cabinet sont restés lettre morte.

Le refus d’un accord d’entreprise est justifié par le fait que seuls les employés français ont un accord d’entreprise car le code du travail français l’exige.

Après le sit-in du 27 mars, leur direction générale a rejeté toutes les demandes d’audience déposées par les délégués du personnel au prétexte que le sit-in était une rupture dialogue. Convoqués à la Direction Régionale du ministère du travail,  les délégués apprendront que leur employeur à adresser une demande d’autorisation de les licencier au motif que le sit-in est illégal. Dans cette direction, deux inspectrices du travail font planer sur leur tête cette épée de Damoclès.

Nous avons essayé de rentrer en contact avec la direction générale de Total-Burkina, le directeur général étant absent, nous avons eu au bout du fil le directeur des Ressources humaines qui n’a pas jugé opportun de nous parler. Il a même pris notre contact pour appeler quand il jugera opportun de nous parler. Pendant ce temps, cette direction a jugé opportun de se débarrasser de six (6) délégués du personnel.

Ces derniers temps, aller en grève dans certaines entreprises est considéré comme un crime de lèse majesté. Pour une multinationale comme TOTAL qui enregistre chaque année des bénéfices colossaux, il est interdit aux employés de demander une amélioration de leurs conditions de vie. Au même moment, les chiffres sont parlants sur le train de vie de leurs patrons. Les délégués du personnel de TOTAL-Burkina estiment à plus de 60% de la masse salariale ce qui revient à trois premiers responsables de l’entreprise. Comme pour paraphraser cet adage : « les uns mangent les autres regardent ».

En somme, les crises sectorielles se développent de jour en jour avec en point d’argue un refus catégorique au dialogue des employeurs et de menaces de licenciement. Cette situation devrait interpeller le front syndical. Nous avons lu dans la presse les soutiens de certains syndicats à leurs camarades mais s’il n’y a pas de réaction prompte et conséquente, le rang des déflatés va grossir d’ici là. Cela ne coûte rien au capital. Mais une revendication de plus pour le front syndical.

Nabi Youssfou

  

 



23/04/2009
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