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TOTAL-Burkina/Que peut le ministre Bougma face aux Français?

TOTAL-Burkina

 

Que peut le ministre Bougma  face aux Français?

 

Le bras de fer entre la direction générale et le personnel gréviste continue. Les semaines précédentes, chaque protagoniste a eu droit à sa campagne médiatique. Les informations qui nous sont parvenues ne laissent pas croire à une volonté de la direction générale de Total Burkina de sortir de la crise : proposition de 36 mois de salaire au délégué licencié, remplacement du personnel gréviste par un nouveau personnel, etc. Le ministre du Travail qui est rentré dans la danse pour une conciliation est en mauvaise passe.

 

Nous abordons ces informations dans l’ordre de l’importance que nous donnions à la question.

 

La question du licenciement du délégué

La dernière proposition qui est faite au personnel en grève est le versement de 36 mois de salaire en lieu et place d’un licenciement sans droit. Pour Monsieur Thibault Flichy cette proposition qui est: « un accompagnement pour la suite du parcours professionnel du délégué licencié va dans le sens d’un esprit de conciliation et d’apaisement », in Sidwaya n°6418 du jeudi 7 mai 2009.

Les délégués du personnel ont réagi : « lors de la rencontre du 06 mai 2009 avec le ministre du Travail, il nous a informés d’une solution de sortie de crise émanant de la direction de Total-Burkina consistant à une indemnisation du délégué général licencié par 36 mois de salaire. Nous avons été très surpris d’apprendre ce matin dans la presse par Monsieur Thibault Flichy que cette proposition ne venait pas de la Direction de Total-Burkina. Nous sommes confus par rapport à cette situation ». Une mise au point de la Direction générale de Total-Burkina, parue dans la presse du 8 mai 2009, confirmait la paternité d’une telle proposition. Mais le personnel a rejeté l’indemnisation en la considérant comme « immonde, inadéquate et inappropriée ».

Nous nous demandons si le ministre du Travail dans sa conciliation n’agit pas sur la base du fait accompli ? Pourtant, les délégués ont dit qu’il a lui-même reconnu que le délégué a été licencié dans le cadre de ces activités de délégué. Pourquoi veut-il alors négocier son indemnisation ?

Au début et à la fin  du processus de licenciement du délégué, la direction régionale du travail du Centre a joué un rôle des plus ambigus. Les délégués accusent : « au cours de la rencontre du 09 avril avec Madame LEFEVRE, elle nous a reproché d’avoir déposé la plate-forme à son niveau plutôt qu’à la structure compétente qui est la Direction Générale du travail, Total couvrant deux inspections régionales (Ouagadougou et Bobo-Dioulasso).Comment comprendre alors que Madame LEFEVRE née YELKOUNI Colette ne nous ait ni retourné notre courrier ni transmis le document à la structure compétente. Nous sommes donc étonnés qu’elle donne un avis et que cet avis serve de base au licenciement de notre Délégué porte-parole ».

L’avocat des travailleurs, Me Prosper Farama enfonce le clou : « Le deuxième problème dans le cas de Total est que même la direction régionale du Travail qui a été saisie et qui a reçu la lettre pour l’ouverture d’une négociation a déclaré qu’elle n’est pas compétente. Il s’agit en réalité d’une grève qui couvre le territoire national. Une direction régionale ne peut pas la gérer. Seule la direction générale peut le faire. Pourtant, c’est cette même direction qui a jugé la grève illégale et provoqué le licenciement du porte-parole des délégués du personnel. Imaginez un quidam qui saisit une autorité pensant qu’elle peut-être compétente pour sévir. Dans les normes, il revient à cette autorité, une fois qu’elle se rend compte de son incompétence de le signifier au client, de rendre publique l’irrecevabilité de la requête et de le référer à l’autorité compétente. L’un des reproches que l’on fait aux travailleurs de Total-Burkina c’est de s’être référés à une autorité qui n’est pas compétente. Il appartenait à l’autorité de dire qu’elle ne l’était pas. En réalité, tout le monde, même l’Administration a été induite en erreur dès le départ. Le problème, c’est qu’on s’est aperçu de l’erreur après coup, mais au lieu de l’assumer, on a fait porter le chapeau aux travailleurs. A mon avis, ce n’est pas honnête.

La direction régionale du Travail affirme que les travailleurs l’a saisie tout en sachant qu’elle n’est pas compétente. En même temps, elle signe la lettre de licenciement du porte-parole des délégués du personnel sur des bases légères. Je ne comprends toujours pas comment on peut permettre le licenciement d’un délégué du personnel sans enquête préalable. Dans les normes, on ne devrait pas licencier un délégué pour ses positions syndicales », in La lettre d’information Fasozine.com du mercredi 13 mai 2009.

Les délégués du personnel ont informé les journalistes de l’installation par la Direction générale de nouveaux personnels venant de France, du Cameroun et d’une société locale (Intérim Burkina) gérée par un Français, Monsieur Jean-Louis Serré Combe. Par cet acte, Monsieur Flichy est-il sur la voie de faire remplacer tout le personnel gréviste ? Ce qui signifierait un licenciement collectif.  

 

Les dépenses somptueuses des Blancs

 

La direction générale de Total-Burkina avait estimé à 450

000 FCFA, le salaire moyen des 95 travailleurs burkinabè de Total-Burkina. Nous avons voulu savoir combien gagnait le personnel expatrié, monsieur Flichy avait répondu qu’il gagnait un salaire comme s’il était en France. Les délégués du personnel donnent un exemple : « le Directeur Commercial qui occupe pour la première fois cette fonction, coûte à lui tout seul, environ 8.400.000 FCFA à la filiale par mois, soit plus de 25% de la masse salariale de l’ensemble des 95 employés Burkinabè ».

Ils ont donné leur application des 16% d’augmentation de salaire : « Elles représentent en fait une augmentation globale de la masse salariale, cette dernière prend en compte non seulement l’augmentation de 25% au moins accordée individuellement au DEX et au DRH (les plus gros salaires) mais aussi de l’augmentation de salaire décidée par le gouvernement depuis octobre 2008 ».

Au regard de tout ce qui précède, le dialogue de sourds continue. Malgré la marche de soutien du Syndicat national des travailleurs de la Géologie, des Mines  et des Hydrocarbures (SYNTRAGMIH) du 9 mai dernier, les lignes n’ont pas bougé. L’espoir des travailleurs reposait sur le ministre Bougma qui a commencé à les décevoir en ne voulant pas remettre en cause l’avis de licenciement de sa collaboratrice, Madame Lefèvre. C’est là que nous comprenons que personne ne veut contrarier Total-Burkina. Les intérêts et la France quand ils tiennent le Burkina !

 

N.Y

 



18/05/2009
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