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DEPART DE PROCUREUR BARRY/Le grand gestionnaire des dossiers pendants

 

 

DEPART DE PROCUREUR BARRY

 

Le grand gestionnaire des dossiers pendants

 

Deux événements sont passés presque inaperçus ou n’ont pas fait l’objet de commentaires particuliers. Le premier est relatif au troisième anniversaire du non-lieu prononcé dans l’affaire Norbert Zongo le 18 juillet 2009.

Le deuxième est le départ du Procureur Général Abdullay Barry de la justice pour un poste de conseiller à la Présidence du Faso.

Ce détachement ne saurait passer sous silence. Le Procureur Général Barry n’a pas été ou n’est pas n’importe qui. Nous parlerons du rôle qu’il a joué dans les dossiers qui engageaient la responsabilité du régime du président Blaise Compaoré : Affaires David Ouédraogo et Norbert Zongo et le présumé coup d’Etat d’octobre 2003 etc. 

 

S’il n’y avait pas eu l’affaire Norbert Zongo, il se pourrait que le magistrat Abdullay Barry soit un magistrat connu dans le seul cadre du palais de justice. Nous le disons parce qu’il a fait l’objet de médiatisation dans cette affaire. Des différentes fonctions qu’il a occupées (Procureur du Faso et Procureur Général), Abdullay Barry a géré le dossier Norbert Zongo. Il le connaît comme sa poche.

 

Abdullay n’a pas eu bonne presse à L’Indépendant

 

Le journal a eu quelques rares mots aimables à son endroit : « Pour ce qui concerne le procureur Barry, les Burkinabè savent que c’est une personne compétente. C’est ce qui justifie sa nomination comme Procureur général depuis quelques années, contrairement à certains de ses prédécesseurs. Il en est de même pour sa place comme commissaire du gouvernement au niveau de la justice militaire. On a vu son engagement et son dévouement dans l’affaire du coup d’Etat d’octobre 2003 quand il fallait envoyer Naon et Ouali en prison. Le commissaire du gouvernement a fait preuve d’une maîtrise des procédures et des textes, déroutant à plusieurs reprises des avocats », in L’Indépendant n°673 du mardi 1er août 2006.

Personne ne doute que le magistrat Barry est une compétence à la justice. D’aucuns diront qu’il n’a pas utilisé cette compétence comme son serment le lui exigeait.

Nous n’avons connu jouant un rôle ingrat à l’endroit des épris de justice dans l’affaire Norbert Zongo. Cependant, il a un magistrat loyal, prêt à aller au charbon pour défendre l’indéfendable. Nous l’avons vu à plusieurs reprises menacer le Collectif contre l’impunité qui voulait marcher sur le Palais de justice pour en savoir sur l’état d’avancement du dossier Norbert Zongo.

Dans ce dossier, de chaque point qu’il faisait à l’approche de l’anniversaire du quadruple assassinat avant 2006, nous avons retenu ces phrases: « la justice suit son cours, nous n’accepterons aucune pression de qui que ce soit ».

Le 19 juillet 2006, le Procureur Général Abdullay Barry et le Procureur Adama Sagnon organisaient une conférence pour annoncer aux Burkinabè l’ordonnance de non-lieu prise dans le dossier Zongo. A partir de cette date, les deux procureurs recherchent des charges nouvelles et des preuves scientifiques. En voici la réaction du journal après le non-lieu : « Le juge Wenceslas Ilboudo a tiré le rideau le 18 juillet 2006 du médiocre spectacle de la justice que l’on nous jouait en prononçant un non-lieu dans l’affaire Norbert Zongo contre l’unique inculpé, Marcel Kafando, à la demande du procureur du Faso. Le spectacle est terminé. Les acteurs sont usés et fatigués par la répétition en boucle du même numéro. Cette usure des acteurs on l’avait constatée par certains changements des comédiens. Malobally Traoré est parti au Secrétariat général du ministère de la justice pour atterrir à la Haute Autorité de coordination de lutte contre la corruption. Promotion, sinécure ? Adama Sagnon l’a remplacé et comme Abdullay Barry, il a la tête de l’emploi. Restaient en première ligne le ministre de la justice Badini, le procureur général l’inusable Abdullay Barry et le « petit » juge », in L’Indépendant n°673 du mardi 1er août 2006.

Le journal a tenu à envoyer ses félicitations à tous les acteurs de l’enterrement du dossier :« Félicitations aux grands artisans de cette « victoire » messieurs les procureurs, le ministre de la justice, le Chef de l’Etat en personne qui ne s’est jamais désolidarisé de son frère François Compaoré, et qui malgré l’orage des grandes marches du Collectif passé, et la division en son sein opérée par l’appel des politiques à l’Assemblée n’a rien fait pour montrer son attachement à la manifestation de la vérité et au triomphe de la justice », in L’Indépendant n°673 du mardi 1er août 2006.

En son temps, le Procureur général Abdullay Barry avait dit : « Il n’y a pas de honte si on cherche et qu’on trouve pas ». Nous savons tous que c’est la recherche dont fait cas la chanson de la Chorale du Collectif contre l’impunité : « On cherche ce que l’on voit ».

 

Barry dans les affaires David Ouédraogo et de Coup d’Etat

Le Procureur Barry a géré ces deux dossiers. En effet, le dossier David Ouédraogo a été charcuté en trois volets : vol de numéraires, faux et usage de faux et coups et blessures et homicide involontaire. C’est ce dernier aspect qui a été jugé les 19, 20 et 21 août 2000 au tribunal militaire de Ouagadougou. Les militaires qui étaient le banc des accusés dont l’Adjudant Marcel Kafando ont vite privilégié la thèse de coup d’Etat pour justifier leur acte.

Les deux autres n’ont plus fait l’objet de jugement. Le commissaire du gouvernement Abdullay Barry en sait beaucoup sur l’affaire David Ouédraogo.

 

En octobre 2003, le Procureur Barry, commissaire du gouvernement annonçait à la presse qu’il a éventé un coup d’Etat qui se préparait. Les premiers cerveaux dont le capitaine Ouali et le sergent Naon étaient déjà appréhendés. Il annonçait un ratissage large dans le milieu politique. C’est ainsi que Monsieur Norbert Tiendrébéogo a été arrêté.

Les réactions dans l’opinion criaient à la machination, le Procureur Barry a dû revoir son ratissage à la baisse. Néanmoins, il va conduire son « affaire de coup d’Etat » jusqu’au procès d’Avril 2004. C’est une affaire qui a failli échapper à son contrôle. Puisque le sergent Naon Babou ferait des déclarations fracassantes en rapport avec le dossier Norbert Zongo. Il a fallu que le Commissaire du gouvernement Barry encadre les présumés prévenus Konfé et Zalla pour que le procès de coup d’Etat ne devienne un lieu de révélation de l’affaire Zongo.

Au total, le magistrat Abdullay Barry a géré trois grands dossiers qui ont secoué la IVème république. Ces dossiers ont fait de lui une mine d’informations. Abdullay Barry en sait beaucoup. Nous ne sommes pas étonnés de le voir comme conseiller à la Présidence. Récompense ou pas ? Nous pensons qu’il a été nommé pour qu’on ait l’œil sur lui. Il serait pressenti pour une ambassade dans un pays voisin où il pourrait retrouver son ancien ministre de tutelle avec lequel ils ont géré les dossiers dont nous avons fait cas.

Avec la charge que porte le magistrat Barry, le régime Compaoré va-t-il l’envoyer à l’extérieur ? Nous sommes certains que le conseiller Abdullay Barry aura plus de récompenses pour services rendus.

Nabi Youssfou

 

 



23/08/2009
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