repères, Il y a des valeurs........

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Robert Ménard/Affaire Norbert Zongo/La tentative de sauvetage il y a deux ans

Robert Ménard/Affaire Norbert Zongo

La tentative de sauvetage il y a deux ans

 

Chaque 20 octobre, le monde de la presse du Burkina Faso célèbre la Journée nationale de la liberté de la presse. C’est le Centre national de presse Norbert Zongo qui se consacre à ce rituel.

En octobre 2006, cette célébration a connu un retentissement très particulier. En effet, le Secrétaire Général de Reporters sans frontières, Robert Ménard était revenu à Ouagadougou après 7 ans d’absence dans l’intention d’en savoir davantage sur le dossier Norbert Zongo. Un dossier qui avait connu un non-lieu le 18 juillet 2006. Robert Ménard voulait donner un second souffle à ce dossier que la justice a enterré.

 

Robert Ménard était revenu pour apporter des « charges nouvelles » dans dossier Norbert Zongo.  La délégation qu’il a conduite a rendu une visite de courtoisie au ministre de la Justice et au parquet pour leur remettre la copie du rapport de la Commission d’Enquête Indépendante (CEI) qui n’avait pas subi les modifications avant sa parution le 7 mai 1999.

Après ces formalités d’usage, Robert Ménard et les avocats du dossier Zongo ont organisé une conférence de presse le 21 octobre 2006 au Centre national de presse Norbert Zongo. Ils entendaient faire part à l’opinion nationale et internationale des éléments nouveaux qui pouvaient sortir le dossier Zongo de son non-lieu. Des faits nouveaux, on retiendra que des auditions il est ressorti que des personnalités en vue étaient en rapport dans la gestion de l’affaire David Ouédraogo. Leurs noms avaient été supprimés du rapport pour faire consensus dans la Commission d’enquête. Le commissaire Robert Ménard s’est dit trahi parce que malgré ce consensus certains commissaires représentants le gouvernement n’ont pas signés le rapport. Mais ils avaient accepté ce pacte dans l’espoir que l’affaire Norbert Zongo connaîtrait une évolution positive avec le juge d’instruction. Mais hélas !

Robert Ménard qui avait gardé jusque-là certaines informations a pris l’engagement de les mettre sur la place publique. Panique générale des procureurs. Ils étaient contraints de porter la réplique au fantastique coup médiatique de Robert Ménard. Le Procureur Abdoulaye Barry et le Procureur Adama Sagnon ont organisé une conférence de presse le dimanche pour balayer du revers de la main ce qu’a apporté Robert Ménard. Ils ont tout simplement dit qu’il n’y avait pas de charges nouvelles. Dans sa fébrilité teintée d’arrogance, le Procureur Sagnon a même créé un nouveau cours de droit sur les charges nouvelles. Sa redéfinition de la notion mettait l’accent sur les « preuves scientifiques ».

Nous ouvrons la parenthèse pour dire que Robert Ménard a quitté la tête de Reporters sans frontières. Nous lui rendrons hommage pour ce qu’il a fait pour la liberté de presse en général, pour l’affaire Norbert Zongo en particulier. Son organisation a consacré du temps et de l’énergie depuis décembre 1998 pour que cette affaire soit entendue dans toutes les contrées du monde.

L’activisme de Robert Ménard et de Reporters sans frontières a fait œuvre utile à l’humanité. Malgré les humiliations rencontrées çà et là dans le monde, Reporters sans frontières continue son bonhomme de chemin. Robert Ménard a passé le témoin à Jean François Julliard. Nous ne doutons pas de la capacité de ce dernier à continuer la mission parce qu’ayant déjà fait ses preuves sur le continent. En novembre 2004, au sommet de la Francophonie, Jean François Julliard avait posé une question sur l’affaire Zongo au cours d’une conférence de presse animée par Blaise Compaoré et Jacques Chirac. N’imaginez pas comment les gens l’ont regardé dans la salle. Comme un extraterrestre. Il ne l’est pas, mais l’engagement pour un idéal n’a pas de prix. Le ministre Djibril Bassolet de la Sécurité avait expulsé Robert Ménard manu militari après la publication du rapport de la CEI en mai 1999. Il était interdit de séjour au Burkina, mais cela n’a pas empêché qu’on entende Reporters sans frontières à toutes les occasions sur l’affaire Norbert Zongo. Quand Ménard est revenu le 20 octobre 2006, d’aucuns ont dit qu’il est venu prendre sa revanche sur le régime Compaoré. Il avait réussi son coup médiatique, mais c’était sans compter avec la justice de « la renaissance démocratique », la justice de l’impunité absolue.

 

Nabi Youssfou



22/10/2008
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