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Inondations/Y-aura -t-il une trêve sociale et politique ?

Inondations

 

Y-aura -t-il une trêve sociale et politique ?

 

La gestion des conséquences des inondations du 1er septembre dernier est aujourd’hui la préoccupation essentielle des gouvernants et des gouvernés. Les déclarations viennent de tous les milieux pour témoigner leur compassion et leur solidarité aux populations sinistrées. Les composantes de la vie sociale et politique reconnaissent que pour une des rares fois, le gouvernement du Premier ministre Tertius Zongo a réagi avec promptitude dans la mise en place des premières mesures d’urgence.

 

 

Ainsi donc, il y a une unanimité dans la compassion et la solidarité aux sinistrés. Jusque-là, les efforts du gouvernement sont reconnus à leur juste valeur. Cependant, les inquiétudes existent quant à la menace qui pèse sur la rentrée scolaire et la gestion transparence des dons.

 

Félicité par les uns, accablé par les autres

 

En ces temps difficiles, les voix discordantes sont souvent mal perçues par une certaine opinion. N’empêche que certains partis politiques tels que le MPS/ PF du docteur Emile Paré monte au créneau pour asséner ses vérités au régime de Blaise Compaoré : « Le responsable de cette situation ce ne sont pas les éléments de la nature : c’est le gouvernement. Ils sont venus comme pour dire au président Compaoré et à ses lieutenants : où est « le progrès continu pour une société d’espérance », tant clamé depuis des années, voire des décennies ? Ils sont venus pour montrer les erreurs techniques sciemment ou inconsciemment posées dans la gestion de l’urbanisation de la ville de Ouagadougou : le réseau hydrographique, le lit des cours d’eau modifié et rétréci par des édifices construits sans projection prospective. », In L’Observateur Paalga N°7462 du mardi 8 septembre 2009.

Au Groupe du 14 février (G-14) d’enfoncer le clou : « Il faut cependant convenir que plusieurs aspects de la politique peu sociale et désastreuse de la IVe République ont contribué à créer et à aggraver la situation que vivent les populations burkinabè, les plus démunies notamment : lotissement à grande échelle couvrant la totalité du périmètre de la ville, sans la moindre politique de viabilisation préalable, les différents maires CDP trouvant largement leurs comptes dans ces lotissements sauvages, Absence totale de politique cohérente de logement en faveur des plus démunis des Burkinabè, maintien et encouragement des prix exorbitants des matériaux de construction (la tonne de ciment est vendue actuellement à 130 000 FCFA contre un SMIG qui est à moins de 40 000 FCFA dans notre pays) ; alors que ces matériaux devraient être considérés comme des produits de première nécessité si l’on veut que chaque famille burkinabè ait un logement décent. », in L’Observateur Paalga N°7462 du mardi 08 septembre 2009.

Pour le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), le parti au pouvoir : « D’une manière générale, notre parti apprécie la célérité du déploiement des secours publics par le Gouvernement et se réjouit de l’action solidaire et spontanée des populations. Il est plus qu’urgent de prendre conscience de la réalité des dérèglements climatiques et de la nécessité pour tous d’adopter un style de vie et un comportement écocitoyens pour la sauvegarde de notre planète », in L’Observateur Paalga N°7462 du mardi 08 septembre 2009.

 

La transparence dans la gestion dons

 

S’il y a bien un aspect dont la majorité des Burkinabè se soucie, c’est bel et bien la gestion transparente des vivres et des ressources financières collectées.

A ce niveau, le Conseil des ministres du 9 septembre a proposé la mise en place d’un « comité chargé de l’administration des fonds qui comprendrait des communautés coutumière et religieuse, des associations du secteur privé, des partenaires au développement et des bénéficiaires ». Encore faut-il que la mise en place d’un tel comité suffise ? Le Burkina a souvent mal à la probité et à la moralité des hommes qui sont responsabilisés pour les tâches. Le refus de rendre compte aux citoyens a aussi constitué des raisons de la suspicion.

Auparavant, aucun bilan n’a été fait jusqu’aujourd’hui sur les souscriptions de la CAN 98, ni sur la gestion de l’Opération Bayiri. C’est au regard de ces précédents que les Burkinabè exigent que les autorités fassent l’effort de faire parvenir aux sinistrés le fruit de l’élan de solidarité.

Sur les inquiétudes sur la reprise de l’année scolaire le 1er octobre : « des dispositions sont prises pour l’aménagement de sites d’accueil alternatifs aux fins de relogement ».

Lors d’une rencontre avec les ONG le 9 septembre dernier, le Premier ministre a été plus au moins clair : « Le gouvernement ne construira aucune maison pour les sinistrés. Nous allons simplement délimiter des espaces et aider les sinistrés à la reconstruction ».

La question de l’espace reste aussi un casse-tête avec les multiples espaces privés et des quartiers entiers offerts gracieusement à l’opératrice immobilière Alizéta Ouédraogo dite «  la belle mère nationale ». Le gouvernement osera-t-il remettre en cause ses intérêts au nom de l’intérêt national ?

Parmi les solutions, les centrales syndicales insistent dans leur déclaration sur: « la nécessité pour les autorités d’associer aux mesures de réparation de ce qui a été détruit des mesures préventives. Une attention toute particulière devra être accordée spécifiquement à la question de l’assainissement de nos villes de même qu’à celle de l’accessibilité des matériaux de construction tels que le ciment, le fer, etc.  ». D’autres acteurs ont abondé dans le même sens.

Le gouvernement de Tertius Zongo fera-t-il  quelque chose par rapport au ciment? Le scepticisme est permis sur la question. L’expérience de la réduction des taxes sur les produits de première nécessité en mars 2008 devrait faire réfléchir le gouvernement parce qu’il y a eu un débat sur l’incidence des mesures gouvernementales sur la baisse des prix.

 

Le président Compaoré n’a plus de programme

 

L’élection présidentielle de 2010, c’est dans 15 mois si elle a lieu en novembre de la même année. Des critiques fusent déjà sur les promesses électorales non tenues dans certaines régions du Burkina. Il ne reste qu’une année pour voir la réalité de ces promesses. Voilà les inondations ! Le Président Compaoré vient d’avoir un autre chantier pour l’avenir. Il ne serait pas exclu que les inondations soient utilisées pour justifier la non tenue de toutes les promesses. En effet, le Président Blaise Compaoré s’est présenté à un lieu d’hébergement de sinistrés pour leur témoigner sa « sympathie » contrairement aux autres qui parlent de « compassion ».

Dans ce quinquennat, les Burkinabè pensent que le président Compaoré ne s’est pas trop défoncé pour les questions nationales. Avec ces inondations, il revient aux devants de la scène pour deux objectifs : faire effacer l’image du chef de famille absent ; utiliser sa personnalité pour appâter les donateurs (suivez mon regard côté SIDA où un bunker est construit).

Néanmoins, la présidentielle est un point de mire. Des arguments existent pour qu’elle ne se tienne pas.

 

Nabi Youssfou



14/09/2009
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