Constitutionnalisme en Afrique/Le cas nigérien, ça nous intéresse !
Constitutionnalisme en Afrique
Le cas nigérien, ça nous intéresse !
L’Institut pour la gouvernance et du développement (IGD) dirigé par le Professeur Loada, a organisé le 11 juin dernier, un forum sur le constitutionnalisme et la limitation du nombre de mandats présidentiels en Afrique. Actualité oblige, la situation au Niger.
Les débats introduits par des panélistes majoritairement nigériens ont porté sur trois thèmes : l’illicéité de l’initiative référendaire du Président Mamadou Tandja, le référendum, instrument démocratique ou manipulation du peuple ? Les conséquences de la limitation du nombre des mandats présidentiels et la riposte aux coups d’Etat constitutionnels.
Les différentes contributions ont permis de passer au peigne fin la situation au Niger et de donner l’alerte au Burkina parce que nous ne sommes à l’abri de telle entreprise hasardeuse. Comme dirait un adage qui parle de la case du voisin qui brûle. La solidarité devait être notre devoir. Une simple paille suffit pour enflammer la nôtre. L’issue de la situation au Niger déterminera la situation politique au Burkina les années à venir.
Qu’est ce qui ne va pas au Niger ?
Le 6 mai 2009, le Président de
Le parlement, à travers vingt trois députés (1/5ème du parlement) a saisi
La démocratie en péril
Les multiples modifications constitutionnelles en Afrique ont pour inconvénients les confiscations du pouvoir par des hommes dits « providentiels », l’impossibilité de l’alternance et la faillite du constitutionnalisme africain. En dehors de quelques Etats qui font l’exception en ne violant pas leur Constitution tels que le Bénin, le Ghana, le Mali, etc., « le virus de la modification » a entraîné une épidémie sur le continent. Le cas Nigérien sans être le premier cas est en passe de devenir un cas d’école. En effet, le Président Tandja est seul contre la majorité des acteurs politiques de son pays. Seul contre la communauté sous régionale et africaine. Pourquoi s’entête-t-il ?
Parce qu’il est certain de sa victoire au référendum avec un plébiscite des populations rurales qui ne comprennent que dalle à ce débat politique. Est-ce que ce seul soutien est-il suffisant pour justifier cet entêtement. Nous pensons qu’une partie de la manche se joue à Paris. Jusque-là
Le peuple nigérien est déjà en ordre de bataille pour empêcher le Président Tandja de réaliser son rêve. Les jours à venir s’annoncent difficiles et déterminantes au Niger. Au moment où nous traçons ces lignes,
Au total, le forum de Ouagadougou a permis de donner la parole aux démocrates nigériens pour nous dresser la situation dans leur pays. Le forum a apporté son soutien à la lutte du peuple nigérien et a soutenu qu’il est impérieux d’apporter la même riposte aux Coups d’Etat constitutionnels que celle donnée aux Coups d’Etats ordinaires. Pour les Burkinabè, ce forum avait un double intérêt car ils ne sont à l’abri d’une contagion. Au Burkina, çà sera une répétition mais çà signifiera le comble. Les participants ont alors appelé à plus de vigilance et de méfiance. Par conséquent, il ne serait pas tard que les démocrates Burkinabè commencent à donner de la voix pour qu’on ne touche plus à leur Constitution. Les commentaires sur la situation au Niger font espérer que la mobilisation au Burkina sera sans faille. La réserve est permise parce que les Burkinabè sont friands des problèmes des autres.
Nabi Youssfou
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