repères, Il y a des valeurs........

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Baisse des prix des hydrocarbures

Baisse des prix des hydrocarbures

Faveur au diesel, prime à la pollution

 

Dès l’entame des négociations entre le gouvernement et les responsables syndicaux le 28 décembre dernier, le Premier ministre Tertius Zongo annonçait une baisse des prix des hydrocarbures pour le 1er janvier 2010. C’est chose faite. L’heure est à l’appréciation des Burkinabè sur la conséquence d’un tel geste en début d’année.

 

Au Burkina, une baisse des prix des hydrocarbures remonte à plus d’une année. Le prix du baril de pétrole avait chuté après sa flambée vertigineuse en 2007 et au premier trimestre 2008. Depuis plus d’une année le prix du baril de pétrole vacillait entre 30 et 40 dollars US. Les consommateurs burkinabè n’avaient pu profiter de cette situation parce que le gouvernement n’avait pas procédé à une baisse des prix. Au prétexte que la SONABHY avait subi de lourdes pertes aux moments de la flambée des prix. On avait même crié à la fermeture de cette société. On a bloqué les prix des hydrocarbures pour permettre à la SONABHY de souffler. Le gouvernement avait même procédé à une légère augmentation des prix en 2008 pour sauver la SONABHY.

La baisse des prix en ce début 2010 ne saurait être un cadeau parce que les consommateurs ont enduré les hausses des prix. En optant pour cette baisse, le gouvernement a voulu contenter non seulement les syndicats mais aussi les Burbinabè. Les hydrocarbures constituaient sa seule marge de manœuvre. Une augmentation de salaires n’était pas évidente après celle le 4% de l’année dernière. Il évoquerait la crise financière et les inondations pour justifier son incapacité à ce niveau.

Bon nombre de Burkinabè ont trouvé le geste salutaire dans un pays où sortir un centime pour les populations est appelé « effort » ou «  énorme sacrifice ». S’il laisse tomber un centime, c’est toujours bon à prendre. Surtout que le prix du baril est remonté à plus de 80 dollars US, le gouvernement pourrait regretter de n’avoir pas vu venir cette hausse. Il est très tôt de jubiler, parce qu’il nous a habitués aussi à donner d’une main et à retirer de l’autre.

 

Un geste très discriminatoire

Le super 91 a connu une baisse de 23 FCFA alors que le diesel est à plus de 80 FCFA. Sous réserve de statistiques, la majorité des Burkinabè ont des véhicules qui consomment le super 91. Si la volonté du gouvernement était de privilégier le grand nombre c’est le super 91 qui devrait connaître la forte baisse. Ce sont les consommateurs du diesel qui ont toujours eu plus de privilèges. Quelle explication peut-on donner à une telle discrimination ?

Si les consommateurs du super 91 sont les plus nombreux, si la baisse est conséquente, l’Etat perd beaucoup d’argent.

Les consommateurs de diesel se recrutent parmi les détenteurs des grosses cylindrées, les industriels, les sociétés des travaux publics, les compagnies de transport etc. Nous ne pouvons pas nous empêcher de dire que c’est un coup de pouce à cette catégorie de personnes qui a déjà assez de moyens.

En faisant la part belle au diesel, le gouvernement encourage la consommation du diesel. Pourtant, c’est un produit plus polluant. Par conséquent, il encourage la pollution qui est contraire au discours politique du moment. Une politique inadmissible après le sommet de Copenhague.

Au total, la baisse des hydrocarbures n’est qu’une décision pour dire aux syndicats que c’est tout ce que le gouvernement peut faire en cette année dite difficile.

 

Le paiement des arriérés d’avancements n’est pas une aumône

 

Les négociations entre le gouvernement et les syndicats qui ont repris le 7 janvier dernier se sont terminées sur l’institution d’une indemnité de stage. La baisse des prix des hydrocarbures fait partie des acquis de ces négociations.

Le gouvernement n’a pas manqué de citer le paiement des arriérés des avancements comme des efforts consentis pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs. Cette question ne devrait pas être abordée sous l’angle du sacrifice. L’avancement fait partie intégrante de la carrière des agents. Le gouvernement est le seul responsable du non paiement et du cumul de ces avancements. En quoi payer un dû est un sacrifice ? L’incidence financière d’un avancement fait partie du salaire. Le gouvernement du Burkina Faso se vante de payer toujours les salaires à temps et de n’avoir jamais eu des arriérés de salaires. La justesse de ces propos est contestable. Les arriérés des avancements sont une partie du salaire que le travailleur devrait percevoir.

En 2003, le gouvernement de Paramanga Ernest Yonli avait promis qu’il n’y aurait plus de cumul d’arriérés d’avancements après le paiement des avancements de 2001 à 2005.

Nous constatons que la promesse n’a pas été tenue. Le Premier ministre Tertius Zongo a hérité d’une situation à laquelle il tente d’apporter une solution. La machine est grippée avec l’application du système de notation. Les syndicats ont proposé que les avancements de 2007, 2008 et 2009 soient automatiques mais le gouvernement n’entend pas laisser tomber son évaluation des agents. Par conséquent, il y aura toujours un cumul d’arriérés de 2007, 2008 et 2009 dont la solution ne semble pas être pour demain.

La gestion des carrières des agents de la Fonction publique reste un casse-tête chinois pour le gouvernement. Des mécanismes sont mis en place au ministère de la Fonction publique pour éliminer certaines lourdeurs mais il faudra bien qu’ils fonctionnent. Surtout bien et vite.

 

N.Y

 



18/01/2010
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