repères, Il y a des valeurs........

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Dialogue démocratique sur la CENI/Les conditions d’une CENI plus crédible.

Dialogue démocratique sur la CENI

 

Les conditions d’une CENI plus crédible.

 

Le Centre pour la Gouvernance démocratique (CGD) a organisé le 05 mai dernier un panel sur le thème : « Peut-on encore faire confiance à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) pour l’organisation d’élections libres, sincères et transparentes au Burkina ? ». C’est une réflexion qui vient à point nommé après l’interpellation de l’Indépendant quant au silence de la Société civile sur les problèmes actuels de la CENI.

 

Ce dialogue se tient dans un contexte d’examen de la proposition de loi portant révision du Code électoral. Certaines organisations de la société civile pilotées par le CGD avaient déjà organisé une conférence où elles ont donné leurs appréhensions sur certains points de la loi à discuter : la question de parrainage à 200 élus, l’exclusion de la CENI de la composante « Droits Humains » etc. En dehors de ce dernier point où elles notent une satisfaction, les autres points n’ont pas connu d’avancés.

 

La crédibilité de la CENI

Les critiques fusent de partout. En effet, un rapport du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) fait le constat suivant : « les critiques fusent quant à la rigueur, à la probité et à la compétence de certains membres de la CENI, soupçonnés à tort ou à raison de corruption. Du reste, la fragilité de son statut, la forte prégnance des partis, sa dépendance financière vis-à-vis de l’Etat et l’absence corrélative de maîtrise de son budget constituent de réelles contraintes au fonctionnement optimal du système électoral ».

 

Pour l’un des panélistes, le juge Kassoum Kambou : « la CENI du Burkina a une histoire qu’il ne faut pas occulter. Au stade actuel des textes qui la régissent, la CENI ne peut pas bénéficier d’un bon capital de confiance. Nous en voulons pour preuve, sa grande politisation puisque dix de ses quinze membres sont choisis par les partis politiques et les cinq autres membres restant censés provenir de la société civile ne sont pas des garanties de neutralité. Nous déplorons la trop grande dépendance financière de la CENI de l’Etat, ce qui est une limitation de son indépendance. Les membres de la CENI ne sont pas désignés es qualité. Nous avons des doutes sur leur capacité à établir une liste correcte et à confectionner des cartes électorales infalsifiables ».

L’érosion de la confiance de la CENI est manifeste. Selon le CGD, elle est passée de 80% en 2007 à 56% en 2008. De ce fait, les participants au dialogue ont fait des propositions pour une CENI plus crédible. En effet, il est proposé une constitutionnalisation d’une CENI restructurée avec autonomie organique, fonctionnelle et financière renforcée. La désignation de ses membres qui devrait être conditionnée par un bon niveau d’instruction. La mise en place d’une administration électorale forte, la dotation de moyens financiers conséquents, l’introduction de la carte électorale numérique, la moralisation des acteurs de la gouvernance démocratique sont autant de recommandations faits par les participants à ce dialogue démocratique.

 

Le gouvernement nous fait attendre

Le thème du dialogue ne se veut pas tendancieux a précisé le Professeur Augustin Loada. Néanmoins, il ne devrait pas avoir des questions taboues sur la CENI actuelle. Elle vit l’une de ces premières crises que d’aucuns qualifieront de « crise de croissance ».

Dans la CENI actuelle, il y a la question de niveau d’instruction de quelques membres mais le problème fondamental de la mauvaise gestion est l’apanage de ceux aussi qui ont l’instruction la plus élevée. Mais ils ne la mettent pas au service d’une indépendance et d’une crédibilité de la CENI.

Ceux qui sont soupçonnés de malversations, de création de sociétés écrans ne sont pas les moins instruits. Ils ont plutôt mis leur intelligence au service de leurs intérêts personnels. Pour eux « la CENI est une vache laitière, une caverne d’Ali Baba » Nous avons des informations qui disent qu’il y a des individus qui ont un double salaire à la CENI. Un responsable qui a envoyé sa femme en mission d’observation des élections pour le compte de la CENI. Pourtant, sa femme n’est ni commissaire, ni membre de l’administration.

La CENI actuelle est l’incarnation de la pourriture. La tête est pourrie. Elle n’est plus crédible pour organiser une quelconque élection au Burkina.

Le gouvernement en envoyant fouiner dans cette institution nous fait attendre. Nous attendons toujours le rapport. Au lancement de la carte de presse le 4 mai dernier, le Premier ministre a dit que les journalistes ont droit à l’information dans les services. Nous avons besoin de savoir ce qu’il y a dans le rapport d’inspection sur la CENI. Le dit rapport pourrait confirmer ou infirmer toutes les doutes sur cette institution. Pourquoi le gouvernement garde-t-il le silence ? Ce silence exprime-t-il des tractations ou négociations pour cacher la vérité ? Si rien n’est fait nous accusations resteront entières.

N.Y



09/05/2009
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