repères, Il y a des valeurs........

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Qui sera l’espoir d’un Burkina nouveau ?

Blaise Compaoré félicite Barack Obama

Qui sera l’espoir d’un Burkina nouveau ?

 

L’élection de Barack Hussein Obama à la présidence des Etats-Unis a suscité de nombreuses réactions à travers le monde. Sur le continent africain, nous entendons des chefs d’Etats apprécier cette élection à sa juste valeur. Pour le président Blaise Compaoré : « Barack Obama est l’espoir d’un monde nouveau ». Nous sommes d’accord avec lui pour les mots justes qu’il a pu trouver pour apprécier à sa juste valeur cet événement d’une « historicité jamais égalée ». Notre désaccord est que l’espoir de tant de Burkinabè est brisé quand c’est un président du haut de ses 21 ans de pouvoir qui tient ces propos. Le rêve d’un espoir pour le Burkina nouveau devient de jour en jour hypothétique.

 

L’essentiel du message envoyé à Barack Obama : « Monsieur le Président, votre brillante élection à la Maison Blanche comme 44 è Président des Etats-Unis d’Amérique m’offre l’heureuse occasion de vous adresser, au nom du gouvernement burkinabè et au mien propre, mes très vives et chaleureuses félicitations. Les messages de changement que vous avez transmis au peuple américain tout au long de la campagne électorale et au lendemain de votre élection vont au-delà des frontières de votre pays. Ils touchent également tous ceux qui aspirent à un monde plus juste, plus équitable et plus prospère. Pays épris de paix, de justice, le Burkina qui a toujours œuvré en faveur d’un tel changement, voit dans votre accession à la magistrature suprême des Etats-Unis d’Amérique l’espoir d’un monde nouveau. Je puis vous assurer de ma disponibilité à travailler en étroite collaboration avec vous pour le renforcement des liens d’amitié qui unissent nos deux pays et pour la recherche de solutions durables aux multiples crises qui sévissent dans le monde.  ». Nous faisons observer que le message ne mentionne nulle part « le peuple burkinabè ». Il n’a donc pas été joint aux félicitations. Mais le peuple burkinabè est solidaire du peuple américain et a vécu l’événement comme s’il avait lieu ici. Pourquoi donc ?

 

Barack Obama a ouvert la voie

Nous n’allons pas revenir sur toutes les leçons d’une telle élection. Toutes les analyses tournent autour de la question du changement. Une notion qui a été le slogan du candidat Obama. Parce que les Américains ont tourné une page où il y a moins de 50 ans, il y avait la ségrégation raciale (elle existe toujours) où le noir n’avait pas les mêmes droits que les Blancs. Martin Luther King, Malcom X et autres ont laissé leur peau dans la lutte pour que les Etats-Unis changent. Le changement, c’est aussi le départ de Georges Bush dont la présidence devrait être des plus controversées, les plus minables. Les Américains en avaient aussi marre qu’ils auraient pu porter même « un vietnamien » à la tête de leur pays. Nous pensons que pour remplacer George W. Bush ce n’était pas non plus un vieux comme John MCain qu’il fallait aux Américains pour un nouvel espoir.

Barack Obama a été la marque de l’audace tout simplement. En effet, il a bousculé tout d’abord la hiérarchie du parti démocrate à l’investiture où la mainmise du clan Clinton était forte. Ensuite, il a su transformer tout ce qui paraissait comme un obstacle (la couleur de sa peau) au départ en un atout. Du reste, la palme d’or revient au peuple américain qui a su transcender les maux qui ont longtemps marqué son histoire.

 

Pourvu que Blaise Compaoré quitte avant Barack

 

Le président Blaise Compaoré a salué le changement qui s’est opéré aux Etats-Unis. Comme nous l’avons dit plus haut, nous ne voyons pas seulement à travers Obama, un noir qui est arrivé à la Maison Blanche, mais aussi un jeune qui est arrivé au pouvoir. Le président Blaise Compaoré était encore plus jeune le 15 octobre 1987. Il y a deux actes posés par le président Blaise Compaoré qui nous permettent d’établir une petite ressemblance avec Barack Obama. Premièrement, il y a ce que d’aucuns ont appelé audace ou courage quand le capitaine Blaise Compaoré s’est retiré à Pô pour la prise de pouvoir en août 1983. Deuxièmement, quand il a décidé d’aller à la démocratie (date discutable).

Nous parlons d’audace parce que nous pensons à ces officiers qui avaient envie de changer le Burkina et même le monde. Cette illusion a été de courte durée.

Pour l’ouverture démocratique, nous apprécions l’idée mais ce que le président Blaise Compaoré en a fait est révoltant. Une démocratie où il est le seul président depuis 21 ans. Personne ne sait quand est-ce qu’il s’en ira ? Cet esprit contraste bien avec l’esprit de changement de Barack Obama. Ce dernier est le 44 è président des Etats-Unis (bien mentionné dans le message). Ce qui veut dire qu’il y a eu 43 présidents avant lui. Il y a eu succession de présidents. Des présidents qui ont fait un ou deux mandats de quatre ans. Aucun président américain ne peut oser remettre en cause cet ordre constitutionnel américain en voulant dépasser deux mandats. En conséquence, c’est parce qu’il peut avoir succession de présidents que Barack succédera à Bush.

Le président Blaise Compaoré a vu passer Ronald Reagan, Georges Bush père, Bill Clinton, Georges Bush fils. Barack Obama sera le cinquième président. Celui dont l’élection a suscité le commentaire du genre : « l’espoir d’un monde nouveau ». Barack Obama est l’espoir parce qu’il est un nouvel homme, différent de tous les présidents.

Il n’y a pas que les Etats-Unis qui rêvent d’un tel espoir. Il faut que l’exemple des autres serve aux Burkinabè. Ailleurs, les choses évoluent. Les mentalités évoluent. La démocratie évolue ailleurs. Au Burkina, c’est Blaise Compaoré qui ne veut pas quitter le pouvoir. Parce qu’il fait modifier la constitution quand il veut. Parce qu’il a dit que la question de l’alternance n’était pas une question de limitation de mandats, mais il fallait voir ce qu’il fait pour les populations. En somme, Blaise Compaoré est et restera leur espoir. Leur ancien espoir c’est lui. Leur nouvel espoir c’est lui. Nous ne pensons pas que Barack Obama veuille appartenir à cette génération de présidents. S’il devait s’intéresser à la démocratie en Afrique, Blaise Compaoré ne pourra faire partie du club des préférés. Des présidents qui, même n’ayant pas pu donner espoir à leur peuple l’obligent à croire qu’au-delà de l’espoir mort, il y a encore de l’espoir. C’est de la religion. Le pouvoir ne saurait être de la religion. Le pouvoir, c’est une pièce de théâtre, on joue son acte et on s’en va.

C’est pourquoi, nous pensons que si Barack Obama devrait inspirer Blaise Compaoré, il ne devrait pas quitter (2016 s’il est réélu) le pouvoir avant lui (2015).

Nabi Youssfou



17/11/2008
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