repères, Il y a des valeurs........

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REPRISE DU TRAVAIL A L’ONATEL/Il y avait de la menace dans l’air

REPRISE DU TRAVAIL A L’ONATEL

 Il y avait de la menace dans l’air

 

Le Syndicat national des télécommunications (SYNATEL) a observé un arrêt de travail les 22 et 23 octobre derniers pour exiger un examen sérieux de sa plate-forme revendicative. A l’issue de ladite grève, les travailleurs ont continué leur mouvement sous forme de sit-in dans leurs lieux de travail pour exiger maintenant le départ leur direction (directeur général, directeur administratif et financier et directeur technique). Cette exigence fait suite à ceux les travailleurs qualifient de « mépris et d’arrogance » de cette direction vis-à-vis de leur lutte.

Malgré ce bras de fer qui a duré plus d’une semaine, le travail a repris à l’ONATEL. L’heure est au bilan.

 

 

Il y a eu des concertations entre les protagonistes avant et pendant la grève par l’intermédiaire des ministères du travail et des télécommunications et du président du Conseil d’administration (PCA). La première qui a eu lieu le 10 octobre 2008 après que le SYNATEL ait lancé son préavis de grève. Cette rencontre qui a réuni le ministre des postes et des TIC, le PCA et le SYNATEL. Elle visait à amener la suspension de la grève annoncée. Le SYNATEL n’avait pas cédé. Le 21 octobre, c’est la direction générale du travail qui est revenue à la charge pour tenter une conciliation. Elle n’a pas pu éviter la grève des 22 et 23 octobre. Deux autres rencontres ont eu lieu les 30 et 31 octobre pour envisager une sortie de crise. L’exigence du départ des trois responsables de l’ONATEL est restée un préalable posé par le SYNATEL pour la reprise du travail. le gouvernement et le président du Conseil d’administration (PCA) ont fait savoir au syndicat que le relèvement des premiers responsables de l’ONATEL leur fonction n’est pas de leur prérogative. A l’issue de la rencontre du 31 octobre, le SYNATEL devait consulter ses militants. Chose faite le dimanche 2 novembre dernier. Ils avaient décidé de reprendre le travail après avoir constaté que le gouvernement et le PCA ont fait passer des communiqués dans la presse. Nous étions en fin de semaine, donc la télévision nationale a eu la primeur de l’information. Ainsi donc a commencé le matraquage médiatique.

 

Des menaces

Le communiqué du PCA qui rappelle certaines dispositions du Code du travail constituait en même temps des menaces à l’endroit des travailleurs. En effet, le communiqué rappelle les articles 388 dudit code «  tout lock-out ou toute grève, avant épuisement des procédures de conciliation et d’arbitrage fixées par la présente loi est interdite ». L’article 386 d’ajouter : « l’exercice du droit de grève ne doit s’accompagner en aucun cas d’occupation des lieux de travail et de leurs abords immédiats, sous peine des sanctions pénales prévues par la législation en vigueur ». Le PCA commente lui-même : «  la pratique entreprise depuis le 22 octobre avec les sit-in et occupations des abords de l’ONATEL-SA n’est pas à même de ramener un climat sain pour la continuation de l’entreprise à laquelle nous sommes attachés ». Après un tel communiqué, il n’était pas exclu que les forces de l’ordre prennent position le lundi 3 novembre pour empêcher les grévistes de continuer leur mouvement. Par conséquent, le SYNATEL a su éviter cette répression qui pointait à l’horizon.

 

Que peut-on retenir d’une telle lutte ?

 

 

Ce n’est jamais de gaieté de cœur que les travailleurs décident d’aller en grève. Ce n’est pas aussi la première fois qu’il y a grogne à l’ONATEL-SA. Ce qui veut dire qu’il y a un malaise dont nous ne pouvons pas juger l’ampleur. Néanmoins nous convenons avec cette pensée qui dit que : « le meilleur messager d’une prison, c’est bien un prisonnier ».

La grève à l’ONATEL a permis à l’opinion de comprendre une fois de plus que les services que ces entreprises nous offrent est le produit d’un travail. Ce sont les travailleurs qui le produisent. Pas de travail, pas de produit. Ils estiment avoir travail pour que l’ONATEL-SA engrange des bénéfices. Ils attendent aussi ressentir cela sur leur bulletin de salaire. Ils n’attendent pas renoncer à leur slogan « progressons ensemble ». Il ne faudrait pas que sur le plan des dividendes, la direction progresse seule. Mais nous ne devons nullement se voiler la face, les privés (capitalistes) recherchent leur profit maximum, les intérêts des travailleurs s’accommodent peu avec cette doctrine. Les travailleurs n’ont que la lutte comme choix.

Pour le premier responsable du SYNATEL, Soulémane So : «  leur lutte a connu 98 % de participation. Elle visait à tirer la sonnette d’alarme sur la gestion de leur entreprise. Elle interpelle l’Etat à ouvrir l’œil parce qu’il détient toujours 49% des parts ». La reprise du travail a-t-il été motivé selon lui par l’engagement des premiers responsables à renouer le fil du dialogue afin de trouver des solutions à leurs revendications. Dans cette optique, une rencontre a eu lieu le 4 novembre dernier pour définir le moment du début des négociations. Gageons que tous les protagonistes sont de bonne foi et veulent bien trouver des solutions à la crise qui secoue l’ONATEL-SA. Parce que tout simplement nous n’avons pas perçu cette volonté dans la gestion de la crise.

Nabi Youssfou

 

 



11/11/2008
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