Sortie de 33 diplomates /L’arbre qui veut cacher la forêt
Sortie de 33 diplomates
L’arbre qui veut cacher la forêt
La deuxième promotion des conseillers des Affaires étrangères a fait sa sortie le 15 février dernier au ministère des Affaires étrangères. C’est un événement parce qu’il n’avait jamais eu de cérémonie de sortie isolée pour une promotion. Cette sortie tapageuse voudrait donner à l’opinion l’impression d’un changement aux Affaires étrangères ? Peut-on réellement dire que la page des « jeans et pancarte » est tournée ? Djibril Bassolet veut-il montrer qu’il est différent de Youssouf Ouédraogo ?
Le ministre des Affaires étrangères et de
Les diplomates version Bassolet ne marcheront pas
« Ils ne manifesteront plus sur la voie publique », titre à
Au total, le ministre Bassolet exprime sa volonté de se pencher sur les problèmes de son ministère. C’est à cette condition qu’il n’y aurait plus de jeans et de pancarte. Dans le cas contraire même la décapitation du SAMAE n’aurait pas été la solution.
Youssouf Ouédraogo a manqué de diplomatie
Le ministre Djibril Bassolet semble faire tout le contraire de son prédécesseur. Pendant cinq ans au ministère, nous n’avons pas une seule promotion de diplomates avoir une sortie digne. Aussi le ministre Bassolet croit-il au dialogue. Qui sera son interlocuteur ?
Est-ce que ce n’est ce qui a manqué au ministre d’Etat Youssouf Ouédraogo ? Pour que les agents aient l’idée de s’organiser en créant le Syndicat Autonome des agents du ministère des Affaires Etrangères (SAMAE). L’absence de dialogue et d’écoute de la part du ministre les a obligés à quitter le cadre du ministère pour porter leurs doléances sur la place publique. Nous avons eu souvent vents des rencontres entre le SAMAE et les responsables du ministère qui se sont toujours soldées par des échecs. Par conséquent, 105 agents ont payé pour l’insouciance d’un ministre face aux problèmes de son ministère. Pourtant, Youssouf Ouédraogo avait tout pour ne pas commettre cette bêtise. Un ancien premier ministre, ministre de la planification, ancien ambassadeur à Bruxelles. Maintenant, il est à
Le ministre Bassolet a-t-il réellement tiré les leçons de ce qu’il a qualifié d’épiphénomène ? Les épiphénomènes ont été son quotidien de par ses responsabilités sous
Quand le ministre Bassolet avait reçu les 500 agents, il avait déclaré que ces derniers seraient de bons policiers.
Après avoir cassé du Collectif, de l’opposant et de l’étudiant, il est aujourd’hui le cerveau de la médiation reçue du Président Compaoré au Togo et en Côte d’Ivoire. Un talent qui lui a valu le poste actuel. C’est une nouvelle image que l’opinion a de ce flic qui faisait chaque fois
Les 105 agents sanctionnés sont de bons agents
Nous avons l’impression que le sens politique de cette cérémonie de sortie était de faire dire aux nouveaux diplomates que leurs prédécesseurs ont failli. Ils ont pris l’engagement de ne pas faire comme eux. C’est la leçon qui a été donnée. Les sanctions infligées aux 105 agents visaient cette dissuasion. En effet, le SAMAE a été cassé et ses militants dispersés à travers tout le pays. Mais, c’est très tôt les déclarations tendant à discréditer les actions du 10 avril 2007. Il faut reconnaître que c’est parce qu’il y a eu cette manifestation que le ministre Bassolet a trouvé la nécessité d’œuvrer à ce qu’il fasse bon vivre dans son ministère. C’est parce qu’il y a eu le 10 avril qu’il y a eu une sortie médiatisée de cette promotion. Nous avons déjà dit dans un précédent article que les diplomates sanctionnés avaient du mérite parce que les choses sont en voie de changement.
Cette cérémonie a été une occasion pour rendre hommage à la médiation du Mogho Naba (parrain de la promotion). Les 105 agents ont aussi contacté les mêmes médiateurs mais rien n’y fit pour eux. Les médiateurs encouragent-ils l’exclusion ? Du moment les sanctions et la fermeture de l’IDRI sont liées. De ce fait, nous croyons peu à la force des médiateurs surtout le médiateur du Faso.
Aujourd’hui, les autorités se cachent derrière le fait que l’affaire est pendante en justice. Les affaires pendantes ont fini de pendre la justice. Rien n’évolue en leur faveur de ce côté. Nous voulons bien que la justice fasse son travail mais elle n’a jamais pu résoudre un problème créé par le politique. Par conséquent, c’est un problème politique engageant le premier magistrat lui-même. La solution ne peut qu’être politique. Il y a seulement des contradictions dans les discours politiques. En effet, le Président Compaoré a inscrit la valorisation du capital humain dans son programme. Le ministre Bassolet veut créer une Agence burkinabè de coopération technique et culturelle pour le même objectif et la promotion de l’expertise nationale. C’est parfait tout cela. Si Djibril Bassolet croit à ce projet, il faut commencer par ramener les 105 compétences qui ont été vidées du ministère. Ils seront de bons diplomates comme les 500 bons policiers.
Nabi Youssfou
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