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Manifestations des commerçants/La première grande difficulté de Tertius Zongo

Manifestations des commerçants

La première grande difficulté de Tertius Zongo

 

Des commerçants ont manifesté les 21 et 22 février à Bobo-Dioulasso, Ouahigouya et Banfora En effet, les manifestations dans la deuxième ville du Burkina ont été marquées par des destructions de biens publics et privés. La grogne déclenchée par les petits commerçants est en passe de toucher les villes de l’intérieur. C’est quand même étonnant qu’ils marchent contre la vie chère à la place des consommateurs. Paradoxe ! On se perd dans les raisons. Ils ne pouvaient manifester que contre les impôts et taxes même s’il y a une corrélation la flambée des prix et pouvoir d’achat des clients. Pourtant nous avons prévenu de l’imminence d’une crise sociale suite à la flambée des prix. C’est maintenant que le gouvernement est à pied d’œuvre pour gérer les conséquences.

 

« C’était prévisible », est le titre du dialogue intérieur de notre confrère Le Pays N° 4061 du vendredi au dimanche 24 février 2008. Tous les ingrédients étaient réunis pour une explosion sociale. La surprise est que ce sont les commerçants qui ont commencé les premiers. Nous avons plusieurs fois écrit sur la flambée des prix, mais nous sommes toujours considérés comme des gens qui voient tout en noir. Le gouvernement n’a pas voulu s’attaquer aux causes mais il va gérer les conséquences. Quel gâchis !

 

Nos vaines interpellations

De retour des vacances ministérielles en début septembre, nous écrivons « questions urgentes du gouvernement : inondations, famine et flambée des prix ». Récemment encore nous écrivions un article « Quand le gouvernement contribue à la calamité ». « S’inspirer de l’exemple malien » date du mardi 12 février 2008, c’est un article qui faisait écho d’un dialogue instauré entre les différents acteurs pour trouver des solutions à la flambée des prix. Pour dire que la flambée des prix et la cherté de la vie ont toujours été des sujets qui ont préoccupés notre rédaction. En retour, le gouvernement de Tertuis Zongo a été non seulement sourd à nos interpellations mais aussi a nié la réalité jusqu’à récemment. Comme s’il nous disait « d’écrire sur nos dos » pour paraphraser un responsable du parti au pouvoir qui avait eu dire cela par rapport aux écrits de Norbert Zongo.

 

Qu’a fait le gouvernement ?

Nous savons maintenant que le Premier ministre Tertuis Zongo est venu pour le « tout libéral ». En effet, son gouvernement dit s’atteler à lutter contre la fraude, à lutter contre l’incivisme fiscal. Selon le ministre de l’économie et des finances, Jean Baptiste Compaoré : « Nous n’avons rien changé à ce qui existait. Nous avons décidé de lutter contre la fraude. Nous irons jusqu’au bout ». Contrairement aux commerçants qui ont manifesté, les taxes sont excessives. Qui dit vrai ? Ce qui au moins sûr la situation révèle un manque de communication qui a entraîné une incompréhension générale. C’est rien que la semaine dernière que le gouvernement a commencé à communiquer avec des déclarations dans la presse rejetant la responsabilité de la flambée des prix sur des intermédiaires. Les Burkinabé s’attendaient plus à des actes forts par rapport à la surveillance des prix et de la concurrence. Le dernier communiqué du ministère du commerce qui est parue dans la presse le 21février dernier annonçait que la commission nationale de la Concurrence et de la Consommation a été commise pour mener des investigations sur toute l’étendue du territoire national. C’est le même qu’ont commencé les émeutes à Bobo-Dioulasso. Face à la gravité de la situation, une délégation est allée à la rencontre des commerçants pour s’expliquer. Est-ce que c’est avec ceux qui ont manifesté que le gouvernement s’est entretenu ? Aussi la situation révèle-t-elle un problème d’approche et de méthode dans la lutte contre la fraude et l’incivisme fiscal. Tout le monde dit que Tertius Zongo est venu pour révolutionner les choses. En effet, le Premier ministre a dit qu’il y avait des « maffieux » qui ne payaient pas les impôts et adoraient la fraude. Tertius Zongo veut mettre fin à cela et a commencé à les traquer. Il y a eu du laxisme et du favoritisme des gouvernements précédents sur les questions de la fraude et de l’incivisme fiscal tente-t-on de nous faire croire. La méthode Zongo fait mal et suscite des manifestations. Les conséquences sont là: Les consommateurs se plaignent de la flambée des prix. Les commerçants rougissent à la traque fiscale. Le Premier ministre va-t-il continuer une politique qui crée une crise sociale ? Pour le moment, elle est peut être gérable si le gouvernement se ressaisit en prenant des mesures fortes. Dans le cas contraire, les manifestations prendront de l’ampleur dans le pays. Pourtant, les travailleurs n’ont pas encore commencé à manifester. Cela ne saurait tarder parce que les syndicats se mobilisent. Les manifestations actuelles peuvent avoir des répercussions sur cette mobilisation. Parce que la gravité de la situation nécessiterait un grand front organisé contre la vie chère. Ces manifestations non organisées disperseront les forces et les énergies mais sont la résultante d’une inaction de toutes les forces vives face à la flambée des prix. Elles ont exprimé un ras de bol général mais désamorceront la tension sociale très forte. Le gouvernement qui a déjà opté pour la répression arrivera à étouffer très vite les manifestations qui sont isolées. Cela lui permet d’anticiper sur un mouvement national plus organisé. Que le gouvernement ne se leurre pas que cette crise sociale prendra fin par la seule répression. Il faut prendre des mesures concrètes fortes pour influer sur la flambée des prix : Revoir les prix des produits de première nécessité en fixant des prix plafonds, augmenter les salaires des travailleurs etc.

 

Nabi Youssfou



25/02/2008
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