repères, Il y a des valeurs........

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Etat de santé du Président/La guerre de succession est-elle relancée?

Etat de santé du Président

 

La guerre de succession est-elle relancée?

 

La situation politique nationale est très complexe. En effet, il y a une crise sociale née des conséquences de la flambée des prix. Cette crise révèle la mauvaise santé du régime du président Blaise Compaoré parce que certaines informations diffusées montrent que les clans en profitent pour se régler les comptes. Cette ambiance nauséabonde est ponctuée d’informations sur l’état de santé du président Blaise Compaoré qui pourrait sonner davantage le moral du régime. Nous voulons nous interroger sur cet état de santé et le regain de tension entre les prétendus dauphins du président.

 

Le Conseil supérieur de la communication (CSC) est mécontent du traitement de l’information actuelle par les médias. Mieux, un accent est mis sur les informations sur la vie chère, la haine ethnique et la santé du président Compaoré. L’Indépendant N° 757 du mardi 11 mars 2008 a été cité par le CSC parmi les numéros qui ont manqué à l’éthique et à la déontologie. Dans ce numéro, nous avons à la Une, une caricature de trois ministres au pilori devant le Président Blaise Compaoré. Est-ce cela notre faute déontologique ? Ou bien c’est l’article sur les déviances sexuelles des prêtres  qui est incriminé?

Le CSC aurait pu faire ses réprimandes en situant les responsabilités de chaque journal. Le fourre-tout dans lequel le CSC a mis tous les médias ne nous permet de connaître nos fautes. Sommes nous coupables au même titre que le journal « mille collines » qui a indexé un groupe ethnique comme responsable des émeutes actuelles ? Nous ne sommes pas fiers d’être aux côtés des loups et des braconniers pour assumer les mêmes responsabilités. Ce communiqué de notre organe de régulation piège le plaidoyer sur la dépénalisation des délits de presse. Nous venons de sortir d’un séminaire sous régional sur la question. Bref !

 

Parler ou pas de l’état de santé du capitaine ?

L’état de santé du Président Compaoré a occupé la Une de la presse écrite et audiovisuelle depuis le 29 février où notre confrère L’Evènement s’interrogeait : « Blaise Compaoré » : Est-il MALADE ? ». Des réponses par presse interposée ont été données sur la question. La plupart de ceux qui ont abordé la question n’ont pas voulu abonder dans le même sens que L’Evènement. En dernier ressort, c’est L’Observateur Paalga qui a dit dans une lettre pour Laye que le Président Blaise Compaoré est parti pour voir un ophtalmologue. Ne serait-ce que pour ses yeux, nous pouvons en parler parce qu’il ne faut pas attendre qu’il les perde avant de le faire. Cette visite médicale à Paris du président Compaoré pour ses yeux suscite bien des interrogations : quelle en est la gravité pour que le Président laisse ses compatriotes ophtalmologues pour se retrouver à Paris ? Le moment de crise sociale était-il propice pour une simple visite médicale de ses yeux ? Les réactions qu’a suscitées l’article de l’Evènement tendent à faire croire que la santé du Président est un sujet tabou. Nous comprenons toutes ces personnes qui ont tendance à nous ramener dans la tradition moaga où on ne parle pas trop de la maladie du chef. A sa mort les formules consacrées est : « le Chef est rentré dans l’ombre, le Chef s’est endormi etc.». Ce débat nous rappelle celui qui était mené dans l’opinion sur le fait que notre confrère Rémy Dandjinou de Canal3 avait croisé ses pieds devant le Président Compaoré pendant l’interview du 6 septembre dernier. Pour dire que certains Burkinabè ont tendance à tout ramener à la tradition moaga en ce qui concerne le Président Compaoré.

Le débat sur sa santé continuera de plus belle parce que le Burkina est un pays de savane. La rumeur est rarement fausse.

 

Un regain des règlements de compte

Apparemment la question de la succession du Président Blaise Compaoré ne se pose pas. En 2000 la constitution a été révisée pour qu’il puisse se représenter en 2005. Tout a été mis en œuvre pour qu’il soit candidat et soit réélu. Ses partisans répètent qu’il est toujours jeune (57 ans). Après vingt ans de règne, il n’est même pas frappé par l’usure du pouvoir. Sa succession n’est pas d’actualité parce qu’il peut être président jusqu’en 2015. Nous sommes à 7 ans de cette échéance. Certains observateurs pensent qu’il pourrait aller au delà en faisant modifier une fois encore la Constitution. Si tel est le cas, pourquoi ces prétendus dauphins s’affrontent-ils sans merci ? On a beaucoup parlé de guerre de positionnement  entre clans. François Compaoré et Salif Diallo ont fait parler d’eux par leur mésentente. Du moment où chacun a déjà une place très importante dans le pouvoir, quel est l’objet de la guerre de positionnement ? Est-ce le fauteuil du président ? L’activisme actuel de François Compaoré est interprété comme la mise en œuvre de sa stratégie pour succéder à son frère. Salif Diallo dit ne pas être intéressé par le fauteuil présidentiel. Pourquoi ne s’entendent-ils pas  alors ? Tout le monde dit que le différend Salif Diallo et François Compaoré va de mal en pis. En effet, assez d’informations nuisibles diffusées sur la personne de Salif Diallo confirment cet état de fait. Nous avons l’impression que Salif Diallo n’a pas dit la vérité à l’opinion quand il disait qu’il n’avait pas de problème avec un membre de son parti. Est-ce réellement vrai ? Pour quelles raisons ses adversaires vont plus loin en appelant à la haine contre sa communauté ?

La crise sociale actuelle est due à la vie chère mais elle est doublée d’une crise politique liée aux contradictions internes dans le régime. Par conséquent, ce sont les règlements de compte qui sont venus révéler que le régime du Président Compaoré est à bout de souffle. La maladie du Président Compaoré serait-elle la raison de ce regain de bagarre entre ces proches ? Ce qui est sûr le moral du régime est déjà très bas avec la crise sociale. Le moral sera encore plus bas si le capitaine du navire est malade. Raison de plus pour que certains passent à l’attaque pour anéantir leurs adversaires. On ne sait pas de quoi demain sera fait.

Nabi Youssfou



18/03/2008
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