repères, Il y a des valeurs........

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Affaire Norbert Zongo/Le Collectif doit se faire vouvoyer par le régime Compaoré

Affaire Norbert Zongo
Le Collectif doit se faire vouvoyer par le régime Compaoré


Le Président Blaise Compaoré est en train de se façonner une image de médiateur. Les protagonistes togolais étaient là pour leur dialogue. C'est au tour des Ivoiriens de passer par Ouagadougou pour le règlement de leur conflit. Le Président Compaoré est en passe de devenir le propriétaire de tous les dossiers. Nul n'est contre sa médiation qui aidera nos voisins à retrouver la paix, surtout qu'il a été pour beaucoup dans cette crise. Mieux vaudra pour lui de savoir les causes de la bagarre ou de la guerre des autres. Pour l'essentiel, le manque de démocratie, l'exclusion, l'impunité, etc. Donc, l'arbre ne doit pas cacher la forêt. Il ne faudra pas que le président Compaoré oublie les problèmes nationaux, surtout ceux pendants de son régime. En effet, les Burkinabè ont gros sur le cœur des promesses et des engagements non tenus. De nos jours, le refus de donner suite au dossier Zongo est une illustration. Ce dossier a failli faire tanguer la République. Ce n'est qu'un rappel.

Les Burkinabè n'oublieront pas le sacrifice de Zongo

Pour l'affaire Norbert Zongo, nous avons au moins la certitude qu'il y aura toujours des Burkinabè pour refuser son enterrement. C'est le constat qui est fait depuis huit ans chaque 13 décembre. La mobilisation du 3 février dernier est venue nous édifier que chaque militant du Collectif tient au respect de son engagement pour la vérité et la justice dans ce dossier. L'espoir est même permis parce que la forte présence de la jeunesse qui, depuis le début de cette affaire a porté le flambeau de la lutte contre l'impunité montre à tel point comment cette affaire résistera au temps. Les futures générations sauront ce qui s'est passé à Sapouy ce 13 décembre-là. Ils sauront qui sont les assassins, commanditaires et complices. Aussi sauront-ils ceux qui se réfugiaient sous l'autorité du régime de leur frère et qui ont refusé de répondre devant la justice ; mais ont envoyé des journalistes devant cette dernière pour diffamation. La mauvaise lecture ou la myopie de ce régime est de croire que la roue de l'histoire ne tournera pas. Elle tournera parce que le régime Compaoré ne sera pas éternel. Par conséquent, il y a une génération, celle qu'on pourrait appeler « génération Norbert Zongo » qui a toujours refusé d'être amnésique, de pardonner cet horrible assassinat qui ne lâchera pas prise. Cette génération sera moins compromettante. Elle sait revendiquer à l'image de ces « jeunes gens » qui sont sortis et tout a failli basculer. Le Collectif contre l'impunité pourra bien compter sur cette jeunesse qui entend assumer son destin. Cette fois-ci, il n'y aura pas de round d'observation pour peu que les actions soient programmées. Il suffisait d'être à la Place de la Nation à la fin de la marche pour se rendre compte que cette jeunesse surchauffée à blanc par une chanson d'Alpha Blondy n'attendra plus huit ans. La parenté à plaisanterie est terminée. Il faudra hanter le sommeil des assassins, des complices, des commanditaires et des juges acquis.

Personne ne donnera tort au Collectif contre l'impunité

La consternation sur le non-lieu a été totale. En effet, l'Union Européenne, l'Ambassade des Etats-Unis et l'Eglise catholique ont toutes exprimé leur inquiétude quant au développement contaté dans le dossier Norbert Zongo. Si le Collectif contre l'impunité revient à la charge, même ses détracteurs ne devraient pas l'en vouloir. Il a fait preuve de patience pendant huit ans. Les défenseurs d'une justice sereine lui avaient reproché de faire pression sur cette dernière. Et bien elle a réellement travaillé et elle n'a rien trouvé. Le comble, elle refuse de ne plus chercher. C'est ce qui écoeure la majorité des gens épris de justice. Face à une situation où tout le monde sait que la justice est en train de protéger des assassins et commanditaires parce qu'ils sont au pouvoir et ont la force et la loi avec eux. Par conséquent, les militants et sympathisants du Collectif sont tous des citoyens burkinabè. Ils ont la carte d'identité burkinabè. Grâce à son combat citoyen, beaucoup de Burkinabè s'expriment librement. Même des militants du parti au pouvoir peuvent le quitter et aller voir ailleurs. Si tout ça c'est bon, il ne faudra surtout pas oublier que c'est le drame de Sapouy qui a été l'élément déclencheur de cette prise de conscience. C'est pourquoi la seule chose que les Burkinabè peuvent faire pour Norbert Zongo et ses compagnons c'est d'amener la justice à retrouver et à punir les coupables. Tout simplement pour l'exemple, pour l'histoire. Le Collectif contre l'impunité fait son devoir. Ses détracteurs ont déjà commencé à lui demander d'aider la justice à trouver des éléments nouveaux que de faire la pression. Ce discours est révolu. Les éléments en question ont été retrouvés sur les assassins et commanditaires. Il reste seulement à les utiliser. Si les procureurs Barry et Sagnon ne veulent pas le faire parce qu'ils ont peur, le Collectif contre l'impunité les appelle au bon sens et à leur bonne conscience. Si la paix sociale venait à être compromise dans les jours à venir, ce sont les décisions du juge Wenceslas et des procureurs Barry et Sagnon qui en sont la cause. Des noms qui seront inscrits doublement dans l'histoire du feuilleton judiciaire de l'affaire Norbert Zongo et du Burkina tout court. Cette responsabilité historique est-elle facile à porter quand bien même on a le dos large pour le moment ?

Nabi Youssfou



20/11/2007
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