repères, Il y a des valeurs........

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Situation nationale/Et si Blaise Compaoré s’occupait de nous aussi !

Situation nationale

Et si Blaise Compaoré s’occupait de nous aussi !

 

Depuis sa réélection le 13 novembre 2005, le calendrier international du président du Faso est régulièrement chargé. En effet, il est le facilitateur du dialogue inter-togolais et de la crise ivoirienne. Pour la résolution de ces deux crises Blaise Compaoré a consacré l’essentiel de son temps en 2006 et 2007. Ces bons offices lui ont permis de se façonner l’image d’homme de paix qu’on lui colle aujourd’hui. Ses titres de président en exercice de la CEDEAO et de l’UEMOA font de lui un président incontournable dans la sous région.

 

Le président Compaoré a un background non négligeable dans la résolution des conflits en Afrique de l’Ouest. Actuellement, le président Compaoré n’a d’yeux que pour les Ivoiriens et les Togolais. Trop de ballets diplomatiques des protagonistes accaparant tout le calendrier du président Compaoré. Cela nous amène à nous inquiéter et à nous interroger sur le gain de son investissement à l’extérieur et le temps accordé aux préoccupations des Burkinabè. Les conseils de ministres se tiennent, le gouvernement travaille diront certains. Les Burkinabè n’ont-ils pas besoin de plus d’égards ?

 

Blaise Compaoré, prophète ailleurs ?

Le président Compaoré a connu des années de disgrâce avec la communauté internationale pour ses implications dans les guerres au Libéria, en Sierra Léone et en Côte d’Ivoire etc. Actuellement, il est en train de vivre ses années de gloire à cause de la confiance retrouvée. En effet, le président Compaoré est devenu incontournable dans la sous région pour la communauté internationale, En atteste la dernière visite du sous secrétaire d’Etat américain Négroponte et de sénateurs américains. Depuis 2006, il s’investit pour le retour de la paix en Togo et en 2007 pour la Côte d’Ivoire. Il ne serait pas superflu de dire qu’en dehors de ses pairs, c’est la France lui a confié cette mission. Parce qu’elle a beaucoup perdu dans ces deux pays de son précarré. Elle veut réinvestir pour rattraper le temps. Pourquoi c’est à Blaise Compaoré que la France a confié ces dossiers ? D’abord, le président Compaoré est le deuxième plus ancien au pouvoir après Lassana Conté. Ensuite, il connaît parfaitement les différents dossiers. Enfin, il ne joue jamais des infidélités à la métropole comme bon nombre de ses pairs qui regardent vers la France en faisant un clin d’œil aux américains. Ce qui faisait de lui un bon ami de l’ancien président Jacques Chirac.

Son implication dans la résolution des problèmes des pays voisins lui permet de faire une pierre deux coups. Premièrement, il a eu un allié sûr en la personne du président Faure au Togo, contrairement à son papa avec qui il disputait un leadership sous régional. En Côte d’Ivoire, il démontre qu’il n’était pour rien dans cette crise. Ainsi, les Ivoiriens (camp Gbagbo) ont changé de perception vis-à-vis des Burkinabè. Le Burkina tire un grand bénéfice de la stabilité dans ces deux pays à cause de leurs ports qui sont économiquement importants.

Le dividende notable sur le terrain est la rencontre entre le président Gbagbo et la communauté burkinabè et la suppression de la carte de séjour. Mais ces actes bons à prendre combleront-ils les cœurs de tous ceux qui ont tout perdu dans cette crise ? Nous regrettons que l’accord de Ouagadougou ait fait table rase sur les questions de la justice et des dédommagements.

Au total, même si le Burkina gagne dans la facilitation de son président, C’est ce dernier qui gagne beaucoup. Longtemps considéré comme un pyromane, il s’est petit à petit construit l’image d’un homme de paix et de dialogue. Ce ne sont pas les prix qui manqueront pour le récompenser. En effet, le président Compaoré est déjà lauréat du prix CIVIPAX –UEMOA. Certainement pour le prix Houphouët Boigny, il sera lauréat. Tout cela est bien mais qu’il fasse profiter aux Burkinabè ses talents de facilitateur appréciés ailleurs.

 

Blaise n’est pas prophète chez lui

Le Burkina est havre de paix, nous entendons cela tous les jours. Nous souhaitons qu’il en soit ainsi pour le bien de tous les Burkinabè. C’est pourquoi nous voudrions tirer la sonnette d’alarme afin que le président Compaoré n’oublie qu’il y a des problèmes et des conflits latents dans son propre pays. Depuis un certain temps, un jour ne se passe sans que la presse ne parle de revendications de militaires (retraités ou non), de gendarmes et de policiers etc. Celles des militaires retraités ne semblent pas avoir trouvé de solutions qui leur conviennent. Le gouvernement leur a proposé des emplois dans l’administration. Certes, c’est un pas important mais il fallait que le gouvernement continue la concertation pour trouver un juste milieu. Au lieu de vouloir appliquer la décision dans l’intention de casser le mouvement des retraités. Les problèmes des militaires sont récurrents, le président Compaoré a intérêt lui-même à les prendre à bras le corps.

Le deuxième cas préoccupant est l’atteinte répétée aux libertés syndicales à travers les sanctions des diplomates et des agents du trésor. A entendre le président Compaoré, le premier cas semble l’avoir touché personnellement à tel enseigne qu’il a sorti des mots durs à leur endroit. Mais méritent-ils d’être traités comme des « apatrides, rebelles » pour avoir marcher ? Nous l’avons répété à plusieurs reprises ils ne sont pas plus condamnables que les militaires qui sont sortis les 19, 20 et 21 décembre 2006. Même s’ils l’étaient, sont-ils plus condamnables que Gbagbo et ses rebelles ? Comment le président Compaoré et son ministre Bassolet ont pu comprendre les raisons de chaque protagoniste de la crise ivoirienne et sont arrivés à les concilier ? Le président Compaoré avait souhaité que son homologue ivoirien soit traduit devant le Tribunal Pénal International et peut s’asseoir avec lui à la même table aujourd’hui. Il serait intolérable et injuste de sa part qu’il ne puisse pas comprendre les diplomates sanctionnés. Ils ne sont pas incompétents a-t-il dit le Président Compaoré ? C’est plutôt là où ils sont nouvellement affectés qu’ils seront incompétents. Ils ont été envoyés là où il y a à manger a-t-il ajouté. Même s’ils mangeaient bien, ils n’auront pas une nouvelle vocation. Ces carrières brisées ne sont que des pertes immenses pour le Burkina. Il n’y a pas longtemps, on a eu besoin d’une réhabilitation administrative pour résoudre des cas similaires.

Les syndicats ont tenu à porter cette revendication aux négociations parce que c’est le premier fondement de la liberté syndicale qui est touché. Jusqu’à présent le premier magistrat et son gouvernement sont rigides et font la sourde oreille. Peut être que le gouvernement veut la confrontation. Chose qu’il a même déconseillé aux syndicats. A défaut de négociations probantes, la confrontation est une voix ou voie pour se faire écouter. Ce sont des énergies qui seront encore déployés pour résoudre une telle crise.

Nous avons fait le tour de ces questions pour montrer que le Président Compaoré devrait appliquer ce qu’il fait pour les autres dans son propre pays. Nous pensons que le président Compaoré s’était résolu à tourner la page des rancoeurs depuis le 30 mars 2001. Nous osons croire que son rôle de facilitateur a fait de lui un homme nouveau. Par conséquent, les militaires, les syndicats, les diplomates ont besoin d’écoute et de solutions à leurs problèmes.                       

                                                                         Nabi Youssfou



30/11/2007
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