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Situation nationale/ Est-ce que le Burkina se porte bien ?

Situation nationale

Est-ce que le Burkina se porte bien ?

 

Le 31 décembre 2007, le Président Blaise Compaoré a présenté ses vœux aux Burkinabé dans un discours à l’eau de rose. En effet, il a opté d’être positif sans la moindre évocation des problèmes récurrents ou rencontrés au cours de l’année 2007. La plus haute voie officielle du Burkina a dit que son pays avance à merveille. Est-ce pour autant que ça va bien?

 

L’analyse de la situation sociale, économique et politique mérité bien un recul. En effet, elle ne saurait se faire seulement en se contentant que des acquis et des promesses. Pourtant en dehors du discours officiel, les Burkinabè grognent dans leur for intérieur.

 

Assez de revendications

Ce ne sont pas celles des syndicats que nous évoquerons d’abord. En effet, les corps constitués du Burkina ont présenté leurs vœux au Président du Faso le vendredi 28 décembre 2007. Il en est ressorti des vœux ou doléances. En effet, le Conseil Constitutionnel a souhaité la relecture du code électoral et les textes le régissant. C’est une institution républicaine qui le demande après avoir constaté des dysfonctionnements pendant les différents processus électoraux. Cependant, elle a été longtemps une revendication de l’opposition mais jamais prise en compte par le gouvernement. Parce que tout simplement, le code électoral a été taillé par le Congrès pour la démocratie et le Progrès à sa mesure. Un instrument qui lui permet de rafler les élections de toute sorte.

Dans ce même d’idées, il n’y a pas de dialogue politique entre le parti au pouvoir et les partis de l’opposition à telle enseigne que les réformes politiques sur la charte des partis et le chef de file de l’opposition sont restées sans suite. Le blocage s’expliquerait par la mauvaise foi du parti au pouvoir qui veut contrôler toute la scène politique, et même le choix du chef de file de l’opposition est à la tête du client.

Cette absence de dialogue politique se ressent dans l’animation de la vie politique nationale parce que largement dominée par le parti au pouvoir et ses mouvanciers. Par conséquent, les partis de l’opposition vaincus à toutes les élections tentent de résister par la tenue de leurs instances et de conférences de presse.

Cet état de faits nous inquiète à plus d’un titre parce qu’il est reconnu que le Président Compaoré a donné des leçons de dialogue politique au Togo et en Côte d’Ivoire. Pendant ce temps, il y a un déficit politique et démocratique dans son propre pays.

Sur le plan social, l’existence d’un dialogue social est un leurre. En effet, le gouvernement n’écoute que le secteur privé, et les chefs religieux et coutumiers. Quant aux syndicats, leur rencontre accouche peu d’acquis à même de leur faire cesser leurs cris sur la vie chère. Lors d’une conférence publique le 3 janvier 2008, ils ont fait le constat suivant : « Après la flambée des prix que nous avons dénoncée ces derniers mois, les fêtes de fin d’année nous ont encore donné l’occasion d’assister à une grande valse des étiquettes. Au plan des libertés, les sanctions arbitraires prises contre des responsables et militants syndicaux (SAMAE) etc. ne sont toujours pas levées, le gouvernement se refusant à reconnaître que lesdites sanctions sont attentatoires à la liberté syndicale. La question de l’impunité reste tout aussi actuelle. Rien que la semaine dernière, nos organisations ont dans une lettre circulaire unitaire dénoncé les mauvaises gestions que la presse a récemment évoquées et relatives au PDDEB et à la Direction générale des douanes ».

Sur le dernier fait, c’est la justice qui s’est encore donnée en spectacle. Cette institution est loin de sortir de l’ornière. Il n’y a pas que le Burkinabè ordinaire qui se plaint d’elle, le médiateur du Faso a formulé le vœu d’une exécution diligente des décisions de justice.

 

Les crises ouvertes

Nous avons terminé l’année sans le moindre coup de feu contrairement à l’année dernière. En 2007, il y avait un problème de militaires retraités à résoudre. En effet, tout en jugeant illégale la revendication de ces derniers a tenté de trouver des solutions injustes au problème. Il a proposé de dégager 3000 emplois pour les militaires retraités dans l’administration. Cette décision a d’abord été rejetée par les premiers concernés qui ont continué la grogne et ensuite suscitée des réactions dans l’opinion. Le gouvernement a usé de la  manière forte (intimidations et arrestations) pour émousser le mouvement. Rien ne nous rassure sur la fin du mouvement des militaires retraités car les solutions n’ont pas été consensuelles. Nous ajoutons à ce problème, les sanctions des travailleurs du ministère des Affaires étrangères et du Trésor. Les syndicats ne lâcheront prise parce qu’elles touchent aux fondements du syndicalisme.

Selon certaines informations, la situation dans les universités s’apparente à une bombe à retardement. En effet, l’Université de Ouagadougou a effectué sa rentrée en décembre avec un effectif qui a doublé cette année, une capacité d’accueil toujours faible. Des problèmes en latence qui ne tarderont pas à faire l’objet de revendications. Le changement de la Présidente de l’Université n’est pas un signe de bonne santé de ce temple du savoir.

Au total, il y a assez de problèmes au Burkina pour que le Président du Faso choisisse de le peindre simplement en blanc. C’est un choix délibéré, le yelkayé que le gouvernement nous a toujours habitué et pourtant ça ne va pas. Les différentes lectures nous amènent à dire qu’il y a certainement deux Burkina : celui d’en haut où ce sont les indicateurs économiques qui les préoccupent et celui d’en bas où la misère ne fait que tirer la majorité vers le bas.

Nous avons envie d’être optimiste pour se conformer au tableau de nos dirigeants. Les préoccupations des Burkinabè ce ne sont pas les chiffres sur tel ou tel autre aspect. Ils ont une unité de mesure très simple : le pouvoir d’achat. De ce côté, chaque jour les prix des produits augmentent. Certainement, il ne faut pas compter sur le Premier ministre Tertius Zongo pour trouver des solutions. Il a dit sur les ondes et les écrans de la Radiotélévision du Burkina le 6 décembre, que le gouvernement ne peut pas jouer les prix. Car il a fait une option économique, le libéralisme et personne ne l’avait constaté. Ce qui n’est pas vrai, des organisations de la société civile avaient contesté les Programmes d’ajustement structurel (PAS) qui étaient les portes d’entrée du libéralisme.

 

Nabi Youssfou



05/01/2008
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