repères, Il y a des valeurs........

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PORT OBLIGATOIRE DU CASQUE/ Comme si l'on ne mourait seulement que d'accidents !

 

PORT OBLIGATOIRE DU CASQUE
Comme si l'on ne mourait seulement que d'accidents !
Le port de casque est rendu obligatoire par un décret d'avril 2005. Depuis ce temps, les autorités disent avoir mené la sensibilisation auprès des usagers des motos sur la nécessité du port de cet « objet précieux » qui leur éviterait une mort par traumatisme crânien lors d'un accident. Pour passer à l'application dudit décret, l'autorité est passée à l'acte le vendredi 1er septembre par une confiscation des motos dont les propriétaires roulaient sans casque. Depuis lors, un véritable débat s'est instauré non pas sur sa nécessité, mais surtout sur son opportunité maintenant. Certains Burkinabè, non contents du contrôle inopiné ont manifesté leur ras-le-bol. Celui-ci qui semble conjoncturel n'est que la manifestation d'un « trop c'est trop » de mesures qui n'ont cessé de « trouer » les poches de la grande majorité. (...)

 

 

Le maire de Ouagadougou, Simon Compaoré qui veut éviter à ses concitoyens la mort par traumatisme est un grand défenseur du port du casque. A cet effet, il s'est illustré à travers des propos propres à un « CDR irrépenti » comme dirait l'autre. Il a dit aux citoyens de « sa ville » de rester chez eux s'ils ne veulent que ses policiers les arrêtent pour défaut du casque. Ce n'est pas la première fois qu'il donne l'impression de faire croire que Ouagadougou est sa « propriété privée ». Aussi, on lui attribuerait d'autres propos du genre « celui qui ne peut vivre à Ouagadougou pourrait quitter parce qu'il n'y a pas construit un enclos ». En réponse, on lui aurait rétorqué que même s'il avait construit un mur, on deviendrait des « margouillats » pour s'y accrocher. Bien dit ! Le maire sait très bien qu'il faut quitter sa maison pour chercher sa pitence journalière. Cela est plus important que le problème de casque. Aussi, la majorité des Ouagavillois ou des Burkinabè meurent-ils d'accidents ? Que font les autorités contre le paludisme, le SIDA et autres maladies quand leur souci est de préserver leurs vies ? Pour le port du casque, elles parlent de leurs devoirs, mais où sont leurs devoirs quand il s'agit d'appliquer "le droit à la santé ", « le droit de circuler sur des bonnes routes électrifiées ». On ne peut pas tout faire n'est-ce pas ? Les citoyens aussi !

L'accident est plus une conséquence

Il y a plusieurs raisons qui conduisent à l'accident de route. On peut citer en autres : le non-respect du code de la route ; l'excès de vitesse ; l'absence d'éclairage des engins ; l'étroitesse et le mauvais état des voies, le manque ou l'insuffisance de l'élairage, etc. La responsabilité des citoyens ou des autorités est clairement établie dans ces différentes raisons. La question est de savoir si chacun joue pleinement son rôle ? Sur ce plan, les autorités font semblant de jouer leur partition. En effet, les forces de l'ordre sont permanemment aux trousses des citoyens inciviques. Ce sont des actions plus lucratives que civiques. Néanmoins, nous leur tirons notre châpeau. Mais le mauvais état des routes et le manque d'élairage restent des causes d'accident. Un exemple : l'avenue des Arts dans l'arrondissement de Bogodogo est, aujourd'hui dépassée, car son étroitesse fait penser qu'elle a été construite comme s'il n'y aurait pas du monde et des véhicules qui l'emprunteront. Le lundi 4 septembre dernier dans la matinée, une Land Cruiser fond rouge qui voulait doubler d'autres véhicules a balayé au passage trois personnes sur leurs motos. Aussi avons-nous constaté que les accidents sur cette avenue sont fréquents la nuit. N'étant pas éclairée, cette situation pourrait justifier certains accidents. Quant aux citoyens inciviques, seule la sensibilisation d'abord et la sanction après rameneront la majorité à l'ordre. Mais encore faut-il que beaucoup de citoyens connaissent le code de la route ? Mais à qui la faute ?

Le port du casque ne résoudra pas tout

Nous partageons le fait qu'il permet d'éviter le traumatisme crânien en cas d'accident. Mais le port de casque résoud-t- il la question de l'excès de vitesse ? C'est un objet qui peut inciter à plus de vitesse. Cela engage certes, la responsabilté du citoyen, mais l'autorité met en sa possession un objet de tentation. Mais comment sanctionner l'excès de vitesse dans notre pays ? Nous sommes toujours à la sensibilisation. Des opérations des forces de sécurité visant à sanctionner ce genre de comportement sont rares sauf les veilles des fêtes. Si de tels contrôles étaient faits fréquemment on aurait solutionné une des causes des accidents. Ceux qui tomberaient dans leurs filets seraient pour la plupart les propriétaires d'engins auxquels l'on a attribué le sobriquet « avions sur terre ». De surcroît les plus performants et en vue, sont détenus par les enfants des « patrons » du pays. Le port du casque n'a jamais été une mauvaise chose en soi. En effet, les autorités surtout municipales disent avoir fait une campagne de sensibilisation qui a commencé depuis 2005. Nous leur concèdons cela, mais les campagnes pour les changements de comportement ne durent pas une année. Si cela se passe comme ça dans les casernes, c'est difficilement transférable dans la société. Parce que une campagne qui est bien menée qui intégre la force comme faisant partie de cette sensibilisation dans un contexte où les citoyens ont déjà « gros au cœur », il a manqué aux stratèges de cette campagne le B.A BA : l'analyse de la situation. Par conséquent, les citoyens qui ont réagi n'ont pas exprimé forcément leur refus de porter le casque mais peut-être leur misère qu'on ne voit pas. En effet, c'est un mécontentement contre les décisions qui leur demandent chaque fois de faire sortir de l'argent : l'essence, l'électricité, les frais de scolarité, etc. Pourtant, le pouvoir d'achat du Burkinabè est au plus bas en ces moments. Par conséquent, l'achat du casque n'est plus une priorité, même s'il connaît son utilité.

Le faux souci de préserver nos vies

La majorité des Burkinabè ne meurt pas d'accidents. Ils meurent de paludisme, la première cause de mortalité dans ce pays, de méningite, de choléra, de SIDA, etc. Pourquoi les morts par accidents préoccupent tant nos autorités ? Parce qu'elles disent être en devoir de préserver les vies des citoyens. De leurs devoirs, parlons-en. Les autorités disent que la santé des Burkinabè est leur priorité. C'est pourquoi elles s'évertuent à construire les centres de santé, à recruter le personnel soignant. Mais, elles se préoccupent peu des soins et des médicaments que les citoyens payent. Nous disons bien « payer ». Parce que la majorité des malades meurent parce qu'ils ont manqué de moyens, donc de soins pour rester en vie. Est-ce que l'Etat a contraint chaque famille d'avoir des moustiquaires parce qu'elle pourrait mourir de paludisme ? S'est-il donné le devoir de distribuer des moustiquaires imprégnées ? Est-ce que l'Etat a contraint chaque famille de porter le préservatif parce qu'elle pourrait mourir de SIDA ? S'est-il donné le devoir d'en distribuer gratuitement même s'il le subventionne ? S'est-il donné pour devoir de distribuer des ARV aux malades ? Pourtant la Banque mondiale et l'Etat se sont donnés pour devoir de construire un château pour abriter le siège du Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS). Avec de telles infrastructures est-ce que le pouvoir a même en cœur la lutte contre la pandémie ? Est-ce que le gouvernement s'est-il donné le devoir d'augmenter le salaire des travailleurs pour qu'ils puissent acheter l'essence, le casque, etc ? Ce sont autant de questions sur les devoirs de l'Etat. Mais nous connaissons déjà la réponse, il ne peut tout faire. Pourtant, le gouvernement ne se pose pas des questions à savoir si le citoyen peut supporter tous les coups qu'il lui assène depuis longtemps. Mais les Burkinabè tiennent toujours, c'est pourquoi le régime ne craint rien. Mais chaque chose a une limite. Trop c'est trop maintenant. Arrêtons de paraître, de dire que ça va dans ce pays.

Nabi Youssfou

 


28/12/2007
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