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POLEMIQUE SUR L’ARTICLE 37 /Salif Diallo se moque du Collectif contre l’impunité

POLEMIQUE SUR L’ARTICLE 37

Salif Diallo se moque du Collectif contre l’impunité

Dans le n°611 du 24 mai 2005 de L’Indépendant sous un titre provocateur à la Une « Débat démocratique : La démission du Collectif de Halidou Ouédraogo ? » on s’est inquiété du silence du Collectif contre l’impunité. On s’est même permis de dire que si le Collectif existait toujours, il devrait se prononcer sur la candidature de Blaise Compaoré. On n’a pas eu de feedback. Tant pis ! Voilà que la semaine dernière, un bout de phrase prononcée par M. Salif Diallo sur Radio France Internationale pourrait irriter plus d’un manifestant de l’époque : « Les Burkinabè n’ont pas manifesté pour un mandat de telle ou telle durée. Les manifestations avaient trait à la protection des droits de l’homme, au respect de la démocratie ». Comment les manifestants ou les marcheurs du Collectif ont-ils reçu cette phrase qui comporte en elle-même une contradiction ?

Des propos dénués de toute logique

Dans l’idée de M. Salif Diallo, directeur de campagne du CDP, l’article 37 ne constituait pas une revendication des manifestants du Collectif (terme que l’interviewé et l’intervieweur n’ont pas voulu employer). Mais cette pensée a été vite trahie par les derniers mots de la phrase « le respect de la démocratie ». Peut-on parler de démocratie sans parler de constitution ? Peut-on parler de respect de la démocratie ou de la constitution quand l’article 37 est modifié plusieurs fois pour permettre à une seule personne de jouir de plus de deux mandats ? Peut-on parler de protection des droits de l’homme sans respect des lois ou de la constitution ? Aussi, l’article 37 ne confère-t-il pas un droit politique ? ou ne fait-il pas partie des droits de l’homme ? Quel que soit l’intérêt de tels propos, une seule évidence s’impose : le respect de la démocratie passe par le respect de la constitution. Pour revenir à la relation entre l’article 37 et les manifestations après l’assassinat de Norbert Zongo, il y a au moins le contexte qui permet d’établir une relation. En effet, l’article 37 révisé en janvier 1997 a fait l’objet de plusieurs parutions de L’Indépendant. Henri Sebgo faisait savoir aux Burkinabè que le président Compaoré construisait un pouvoir à vie. De ce fait, la révision de l’article 37 qui supprimait la limitation des mandats, n’était qu’une illustration parfaite de cette dérive monarchique. S’il y a un point sur lequel Norbert Zongo a acculé le président Compaoré, c’est bel et bien celui-là. Et son assassinat intervint le 13 décembre 1998. Alors, le Collectif des organisations démocratiques de masse et des partis politiques mis en place le 19 décembre 1998 avait inscrit dans sa plate-forme non seulement les questions d’impunité, mais aussi les questions relatives aux réformes politiques et institutionnelles (la question de l’article 37 y figure). Comment alors M. Salif Diallo peut-il affirmer que l’article 37 n’était pas la préoccupation des manifestants ou du Collectif contre l’impunité ? Le dire est seulement une injure à ceux qui ont manifesté en son temps. Ce n’est pas du tout étonnant, le régime a toujours ignoré l’existence du Collectif et de sa plate-forme. Mais les réformes politiques et institutionnelles et les différentes commissions ont été possibles avec la pression de la rue. Aussi, Monsieur Diallo ne se contredit-il pas en disant que l’article 37 a été règlé dans un comité tripatrite en décembre 1999 ? Comment peut-on le règler sans qu’il n’ait été posé comme un problème à trancher dans ce comité ? Du moment où le comité mis en place devait, après le rapport du collège des sages définir les points qui feraient l’objet de discussions consensuelles dans une commission sur les réformes politiques et institutionnelles. Contrairement, aux points en discussion tels que : la loi portant code électoral, le projet de loi charte portant des partis politiques, la loi portant statut de l’opposition, etc., l’article 37 était règlé par le comité et n’a pas fait l’objet de débats dans la commission parce que ne faisant pas partie des sujets. C’est à ce niveau que l’opposition qui prenait part à la commission n’a pas été vigilante. Poutant, il y avait au total 26 partis dont : le PAREN, les Verts du Burkina, la CPS, l’ADF, /RDA etc. Il faut rappeler que les partis membres du G-14 n’avaient pas pris part aux travaux de la commission.

Salif Diallo a peut-être raison

Un autre manque de vigilance qui incombe à tous les démocrates, la modification de l’article 37 le 24 avril 2000 n’a pas connu de réactions. Pourtant, la nouvelle disposition n’écartait pas l’éventualité d’une polémique sur l’artile en question. On a argumenté plus haut pour dire en quoi l’article 37 faisait partie des préoccupations des manifestants du Collectif contre l’impunité. Si les réformes politiques et institutionnelles sont à comptabiliser dans les acquis des manifestants du Collectif, il est alors injustifiable que l’article 37 soit modifié en 2000 avec son ambiguité et qu’il n’ait pas eu de réactions de la part du Collectif et de la classe politique. N’ont-ils pas fait leur adage « qui ne dit mot consent » ? Alors, si la lutte du Collectif consistait à apporter plus de démocratie au Burkina avec un article 37 précis et concis et des réformes constitutionnelles et politiques acceptables, il ne se serait pas tu sur la question depuis et maintenant. Cela met de l’eau dans le moulin de M. Diallo qui n’a pas, tort de dire que les manifestants n’étaient sortis pour l’article 37.

Nabi Youssfou

 



31/03/2008
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