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Flambée des prix/Quand le gouvernement contribue à la calamité

Flambée des prix

Quand le gouvernement contribue à la calamité

 

Les produits de première nécessité sont tous devenus des produits de luxe du seul fait de la flambée des prix. Au Burkina Faso, il n’y a plus un produit qui n’a pas connu une augmentation. C’est la vitesse avec laquelle les prix évoluent chaque jour qui est très inquiétante et préoccupante pour les Burkinabè. Pendant ce temps, non seulement le gouvernement nie cette inflation galopante mais plus grave il se dit impuissant face à cette flambée des prix. Qu’est-ce qui reste à faire aux Burkinabè : Prier le Bon Dieu ? Demander la démission de leurs gouvernants ? Se battre pour les contraindre à accomplir leur devoir ?

 

 

« Le riz, le sucre, les préservatifs augmentent, personne ne parle. Sauf les salaires des fonctionnaires » C’est à peu près le refrain d’une chanson du groupe « Génération Partage ». Ils ont tenu à préciser qu’ils ne veulent pas de conflits. Personne non plus ne souhaite comme eux le mal pour ce pays. Mais à observer de près, tous les ingrédients sont presque réunis pour une explosion sociale. La crise sera sociale.

 

C’étaient les hydrocarbures, l’eau et l’électricité

Depuis plus d’une décennie, les prix des hydrocarbures n’ont cessé d’augmenter influençant tous les facteurs de production. A chaque hausse, les transports étaient les premiers à revoir à la hausse leurs services. Du même coup, tous les produits de première nécessité subissent une répercussion. Le prix du kilowatt/heure a connu une augmentation en début octobre 2006 pour les mêmes raisons liées aux prix des hydrocarbures. D’aucuns disent que nous avons l’électricité  la plus chère de la sous région. Le gouvernement serait entrain de voir comment procéder à un réajustement du prix du kwh. En effet, le projet de loi était sur le bureau de l’Assemblée nationale. Pourtant, le gouvernement de Paramanga Ernest Yonli avait promis qu’avec les interconnexions et l’achat de nouvelles centrales thermiques le prix du kilowatt/heure baisserait en 2007. C’est le contraire qui se produit, une éventuelle hausse qui guette les consommateurs.

Quant à l’eau, le mètre cube a connu une hausse et devient plus importante pour les tranches élevées. La facture d’eau révèle que même l’eau venant du ciel est taxée. Cette taxe est souvent plus élevée que la consommation d’eau de certains Burkinabè.

L’augmentation de 2003 était justifiée par les investissements faits pour l’approvisionnement en eau à partir du Barrage de Ziga et les difficultés financières de la nationale des eaux.

La hausse des prix des trois produits de grande consommation a toujours fait l’objet de dénonciations et de luttes de la part des syndicats. En dehors des hydrocarbures où les prix sont bloqués depuis juillet 2007, le gouvernement ne s’est jamais soucié des prix de l’électricité et de l’eau puisqu’il avalise les différentes augmentations. Ces différents projets dans ces domaines tardent à donner les effets sur les prix. Même si les frais de raccordement d’eau ont été revus à la baisse pour faciliter l’accès au grand nombre.

 

Les céréales, le ciment, le pain, le lait et le savon

Tous ces produits ont aussi subi la loi des commerçants ces derniers mois ou dernières années.

Nous avons pensé que l’augmentation des prix des céréales était liée à la mauvaise récolte. En effet, en 2005, la famine a sévi au Burkina à telle enseigne où le sac de mil avait atteint la somme de 30000 FCFA. Le paradoxe est constaté cette année où malgré l’excédent céréalier annoncé par le gouvernement, la flambée des prix des céréales avait commencé à inquiéter les Burkinabè. Le gouvernement a pris des mesures pour que les 15 provinces déficitaires aient des céréales à un prix dit social de 9000 Fcfa.

Ces derniers temps, le prix des denrées tels que le riz, le lait, le sucre, l’huile, le pain et les pâtes alimentaires a augmenté. Quant au pain et aux pâtes alimentaires, la justification donée est que le prix du blé a connu une hausse sur le marché mondial. On parle de coût du transport pour le riz ; le lait, et le sucre. Le savon et l’huile fabriqués au Burkina sont les derniers produits à rejoindre le lot de la flambée. En exemple, la boule de savon n°1 est passée de 150 FCFA à 200 FCFA, soit une augmentation de plus 33,33%.

L’augmentation surtout brusque du prix du savon produit au Burkina a montré que rien n’était épargné. D’ailleurs, il ne reste plus de produits qui n’ont pas connu cette flambée des prix.

 

Un aveu d’impuissance et de démission

Le Premier ministre Tertius Zongo répondant à une question de journalistes le 6 décembre dernier a dit de ne pas lui demander d’aller dire au boulanger de ne pas augmenter le prix du pain. Pourquoi a-t-il dit cela ? Parce que le Burkina a fait une option libérale et il a ajouté que personne n’avait rejeté ce choix. Avec de tels propos, les Burkinabè ont maintenant la certitude que le gouvernement ne peut ou veut rien faire pour eux.

Certains commerçants ont dit que c’est parce que le gouvernement de Tertuis Zongo a augmenté les taxes qu’ils se sentent obligés d’augmenter les prix des produits. Pourquoi les taxes sont augmentées ? Le gouvernement dit lutter contre l’incivisme fiscal. C’est une tâche noble, mais nous constatons par la même occasion que le manque à gagner du blocage des prix des hydrocarbures semble être récupéré dans ces taxes imposées aux commerçants. Ces derniers les répercutent aussi sur les produits vendus. C’est le consommateur qui paie à la fin de la chaîne toutes ces taxes.

Un cercle vicieux où le consommateur reste prisonnier. Si le gouvernement dit qu’il ne peut pas empêcher la flambée des prix au nom du libéralisme c’est parce qu’il est le principal responsable de cette situation. De ce fait, nous ne croyons pas un instant à leur discours qui dit assurer le bien être des populations. Le Premier ministre Zongo avait dit à son premier point de presse qu’il était venu accomplir les promesses faites par le Président Blaise Compaoré pour son quinquennat. En effet, il a promis « le progrès continu pour une société d’espérance ». Ces deux objectifs sont-ils réalisables si les Burkinabè ne peuvent plus accéder aux denrées de première nécessité ? Y-a-t-il une société d’espérance pour tous si les Burkinabè sont divisés en deux groupes : Ceux qui ont toujours le pouvoir d’achat parce qu’ils sont riches, une minorité dont la flambée des prix ne perturbe point leur sommeil. Et ceux qui n’ont pas le pouvoir d’achat et ne peuvent plus s’acheter de quoi manger.

Nous sommes aussi convaincus de la maxime populaire : « les uns mangent, les autres regardent. Ainsi naissent les révolutions ».

Que le gouvernement ne fasse rien pour régler cette flambée des prix. Ce qui est sur quand les Burkinabè n’en pourront plus, ils règleront cette question eux-mêmes. C’est le comment que nous ne saurons présager.

Nabi Youssfou



11/01/2008
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